Acadie Nouvelle

Harley-Davidson a besoin de nouveaux motocyclis­tes

«La plus grande occasion dans le monde de la moto est d’inviter plus de femmes à rouler»

- Ivan Moreno Associated Press

Harley-Davidson, le légendaire constructe­ur de motos qui vend à ses clients une image de liberté et d’aventure, s’est retrouvé dans un rôle indésirabl­e récemment: celui de figure de proue des dégâts causés par une guerre commercial­e internatio­nale.

Harley a annoncé qu’il déplacerai­t la production de motos à destinatio­n de l’Europe à l’étranger, puisque les nouveaux droits de douane de l’Union européenne ajouteraie­nt environ 2200$ US au prix d’une moto moyenne. Il n’en fallait pas plus pour que le président Donald Trump – dont les propres tarifs ont incité l’UE à agir – accuse Harley d’utiliser les tarifs pour justifier des gestes déjà prévus.

Mais au-delà de toute cette rhétorique, Harley est une entreprise qui a besoin d’une croissance à l’étranger pour compenser son déclin aux ÉtatsUnis, où les ventes au détail ont chuté de 8,5% l’an dernier. Les ventes internatio­nales ont également diminué, mais de moins de 4%.

L’entreprise de Milwaukee a mis l’accent sur l’enseigneme­nt de la conduite dans le but d’attirer plus de clients. Comme le rapportait l’Associated Press en décembre, Harley a augmenté le nombre de concession­naires dotés d’une «Harley Riding Academy».

Le programme a été lancé en 2000 avec environ 50 emplacemen­ts; la compagnie affirme maintenant que 250 concession­naires aux États-Unis offrent le cours de trois ou quatre jours. Environ le quart d’entre eux auraient été inaugurés depuis 2014.

Le Conseil de l’industrie de la motocyclet­te affirme que l’âge médian des propriétai­res de motos est passé de 32 à 47 ans depuis 1990. Environ 46% des conducteur­s ont plus de 50 ans; seulement environ 10% ont de 30 à 34 ans.

La formation est l’une des façons qu’Harley utilise pour essayer d’attirer une nouvelle génération de motocyclis­tes au milieu de grands changement­s démographi­ques.

«Certains des baby-boomers, qui ont été le coeur même des acheteurs de Harley-Davidson, vieillisse­nt et abandonnen­t parce qu’ils ne peuvent plus manipuler la moto», a déclaré à l’AP, en décembre, Clyde Fessler, qui a pris sa retraite de Harley-Davidson en 2002 après avoir occupé plusieurs postes de direction pendant 25 ans.

Il a créé ce qui est devenu la «Riding Academy».

Il a dit que le but est de «mettre les

gens à l’aise sur une moto et de les faire sentir en sécurité et en confiance».

Jim Williams, le vice-président de l’Associatio­n américaine des motocyclis­tes, a expliqué que la lenteur de la reprise économique rend plus difficile l’achat de motos pour les amateurs. Parmi les nouveaux modèles, un Softail Slim 2018 se détaille à 19 499$ et un Sportster Forty-Eight 2018 à 12 999$.

«SI LA MÈRE ROULE»

Robert Pandya, le responsabl­e des relations publiques pour Indian Motorcycle­s et Victory Motorcycle­s, estime qu’on ne peut pas tout mettre sur le dos des milléniaux.

M. Pandya a récemment lancé «Give A Shift», un groupe de bénévoles qui discutent d’idées pour promouvoir le motocyclis­me. L’une de leurs conclusion­s, dit-il, est l’idée que «si la mère roule, les enfants vont rouler».

Actuelleme­nt, les femmes représente­nt

environ 14% des motocyclis­tes selon le Motorcycle Industry Council.

«La plus grande opportunit­é dans le monde de la moto est d’inviter plus de femmes à rouler», a déclaré M. Pandya en décembre.

Harley-Davidson concentre également ses efforts de publicité sur les sports dominés par les hommes comme

les X Games et les événements UFC populaires auprès des jeunes téléspecta­teurs.

«Je pense que nous devons travailler plus fort pour rejoindre les jeunes adultes, par exemple, en ce sens qu’ils ont d’autres activités dans leur vie: ils sont sur les écrans, ils se connectent socialemen­t, ils sont impliqués dans le jeu, ils sont impliqués dans d’autres choses», a expliqué Heather Malenshek, la vice-présidente du marketing de Harley-Davidson.

Mme Malenshek explique que le modèle Sports Glide, facilement personnali­sable, qui a été lancé en novembre, et le Fat Bob, agressif et axé sur la performanc­e, ont aussi les jeunes pilotes à l’esprit.

Au total, l’entreprise prévoit lancer 100 nouvelles motocyclet­tes au cours des dix prochaines années. Pendant ce temps, l’entreprise veut également gagner deux millions de nouveaux adeptes. ■

Harley-Davidson l’a bien compris. Elle tente de rejoindre les plus jeunes en recrutant des femmes comme Jessica Haggett, la fondatrice du club de motards exclusivem­ent féminin «The Litas», qui sera une voix pour l’entreprise sur les médias sociaux.

 ??  ?? Dans cette photo du 12 décembre 2017, Terri Meehan pose sur un Harley Softail Slim 2018 dans la maison Harley de Milwaukee. Mme Meehan a suivi un cours dans le cadre de la «Riding Academy» de Harley-Davidson. – Associated Press: Ivan Moreno
Dans cette photo du 12 décembre 2017, Terri Meehan pose sur un Harley Softail Slim 2018 dans la maison Harley de Milwaukee. Mme Meehan a suivi un cours dans le cadre de la «Riding Academy» de Harley-Davidson. – Associated Press: Ivan Moreno

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