Acadie Nouvelle

Non à la collecte privée de produits sanguins

- Pamela Wallin Sénatrice (Saskatchew­an)

Après le scandale du sang contaminé au début des années 1980, 2000 Canadiens ont été infectés par le VIH et plus de 30 000 ont contracté le virus de l’hépatite C lors d’une transfusio­n de sang contaminé.

Malheureus­ement, environ 8000 personnes qui ont reçu du sang contaminé en mourront.

Une enquête fédérale a révélé que cette crise sanitaire, l’une des plus graves de l’histoire du pays, s’expliquait en partie par des protocoles de sécurité négligents.

Après son enquête sur ce scandale funeste, le juge Horace Krever a déclaré que le système d’approvisio­nnement en sang au Canada devait rester bénévole et public.

Alors, pourquoi des cliniques privées de dons de plasma au Nouveau-Brunswick et en Saskatchew­an recueillen­telles ce matériel vital auprès des Canadiens en échange d’une carte VISA rechargeab­le?

Afin de renforcer la politique de dons de sang au Canada, j’ai présenté le projet de loi S-252, Loi sur les dons de sang volontaire­s, qui propose d’interdire la rémunérati­on pour des «dons de sang» et réclame un moratoire sur l’octroi de permis d’exploitati­on aux cliniques de collecte de plasma contre rémunérati­on, puisqu’il y a des preuves que cette approche mine notre longue histoire de volontaria­t dans ce domaine.

À l’époque où j’étais journalist­e, j’ai interviewé des victimes de transfusio­n de sang contaminé et leur famille, et je peux vous dire qu’elles étaient effondrées. J’en suis venue à les considérer comme des amis.

La Société canadienne du sang, qui a été créée après la publicatio­n du rapport Krever pour prendre en charge la gestion de notre système du sang, a demandé à maintes reprises au gouverneme­nt de cesser de délivrer ces permis. Santé Canada continue d’ignorer leurs avertissem­ents.

La sécurité de notre approvisio­nnement intérieur est également en jeu. Un «donneur» rémunéré est un donneur bénévole de moins dans notre système public d’approvisio­nnement en sang. – Archives

Le sang des bénévoles canadiens doit être pour leurs concitoyen­s.

Le système de collecte de sang au Canada doit continuer à être guidé par cet instinct humain qu’est l’entraide, et non par le gain personnel ou le profit d’une entreprise. Nous devons encourager l’altruisme.

Il est découragea­nt d’apprendre que des publicités pour ces cliniques de prélèvemen­t de plasma contre rémunérati­on sont affichées au-dessus des urinoirs dans les université­s ou dans des régions où la santé des «donneurs» risque d’être compromise.

Les donneurs canadiens ne sont pas censés constituer une source de revenus pour des entreprise­s privées à la recherche de profits.

En tant que pays, nous devons tirer les leçons des erreurs du passé. Si nous ne le faisons pas, nous sommes condamnés à les répéter. ■

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