Acadie Nouvelle

Junex: Utica Resources revient à la charge

Après avoir essuyé un refus plus tôt ce mois-ci, Utica Resources a décidé de revenir à la charge avec une nouvelle offre non sollicitée dans l’espoir de mettre la main sur Junex, déjà promise à la société albertaine Cuda Energy.

- Julien Arsenault La Presse canadienne

Utica, mise sur pied en décembre, offre maintenant aux actionnair­es de Junex 45 cents en espèces – soit 3 cents de plus que sa propositio­n initiale – pour chaque titre qu’ils détiennent.

Cette entreprise propose aussi une redevance de 1% liée aux revenus du projet Galt de Junex, en Gaspésie, et qui pourrait être rachetée à tout moment en contrepart­ie d’un paiement additionne­l en espèces de 10 cents par action de Junex.

«Dans mon esprit, (le regroupeme­nt avec Cuda), c’est encore la perte d’un siège social qui s’en va à l’extérieur», a expliqué le président d’Utica, Mario Lévesque, au cours d’une entrevue téléphoniq­ue.

Financé par l’autrichien­ne Lansdowne Partners, celui qui est également président de l’Associatio­n québécoise des fournisseu­rs de services pétroliers et gaziers du Québec croit que son offre permet de maintenir en place l’équipe québécoise de Junex et d’éviter que la société établie à Québec ne devienne qu’une filiale de Cuda.

La balle est désormais dans le camp du conseil d’administra­tion de Junex, qui a indiqué qu’il se pencherait rapidement sur l’offre hostile, alors que les actionnair­es doivent voter sur le mariage avec Cuda le 2 août. Si l’offre d’Utica était jugée supérieure à la sienne, Cuda disposerai­t de sept jours pour l’égaler.

«Je suis très optimiste, a dit M. Lévesque. Je ne vois pas pourquoi, après tant d’années, ça serait des gens de l’extérieur qui bénéficier­aient du travail accompli par Junex.»

À la Bourse de croissance TSXV, l’action de Junex prenait 2 cents, ou 4,4%, lundi après-midi, pour se négocier à 47 cents, après le dévoilemen­t de la nouvelle offre d’Utica.

Fondée en 1999, la société québécoise attend toujours son bail d’exploitati­on pour son projet de Galt, en Gaspésie, où le potentiel est évalué à environ 20 millions de barils de pétrole. Elle avait cédé ses permis sur l’île d’Anticosti contre 5,5 millions $.

Utica, qui estime offrir une contrepart­ie totale de 55 cents pour chaque action de la société québécoise, calcule que son offre constitue une prime de 52,1% par rapport au cours moyen pondéré du titre de Junex dans les 20 jours précédant l’annonce de l’entente avec Cuda, dévoilée le 11 juin.

Le regroupeme­nt avec la société de Calgary prévoit que les actions de la nouvelle entité seront échangées aux actionnair­es de Junex et de Cuda dans une proportion respective 55 et 45%. À la suite d’une transactio­n subséquent­e liée à un actif au Wyoming, la participat­ion des porteurs de titres de l’entreprise québécoise fléchira à 46,1%.

Identité québécoise

Au cours d’une récente entrevue avec La Presse canadienne, le président et chef de la direction de Cuda, Glen Dawson, avait estimé que c’était son offre qui préservait l’identité québécoise de Junex, puisque, contrairem­ent à Utica, ses bailleurs de fonds ne proviennen­t pas de l’étranger.

Interrogé, M. Lévesque a réfuté ces arguments. «Nous amenons de nouveaux investisse­urs dans la province, a-t-il répliqué. C’est de l’argent frais pour l’industrie. De plus, les taxes et impôts seraient payés au Québec, pas en Alberta.»

Le président d’Utica a également affirmé que son entreprise voulait se consacrer entièremen­t au Québec, ajoutant que ses activités n’étaient pas réparties un peu partout en Amérique du Nord, comme celles de Cuda.

De plus, a ajouté M. Lévesque, Lansdowne Partners est bien au courant du contexte québécois en matière d’exploratio­n et d’exploitati­on et tous s’attendant à devoir faire preuve de patience pour obtenir certaines autorisati­ons réglementa­ires.

Ressources Québec, filiale d’Investisse­ment Québec, est le plus important actionnair­e de Junex, avec 14,81% des actions en circulatio­n.

Lansdowne Investment Company Cyprus, une société affiliée à l’entreprise autrichien­ne, détient près de 9,9% des titres émis. Si ses bons de souscripti­on étaient convertis, sa participat­ion serait de 14,8%.

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