OMERA SHELLS: RICHIBUCTO À BOUT DE PATIENCE
Après un énième incident d’odeurs nauséabondes, le conseil municipal de Richibucto est à bout de patience. Mardi, les élus ont rencontré les dirigeants d’Omera Shells et ils s’attendent à ce que la situation soit définitivement réglée.
Les citoyens de Richibucto ont encore dû vivre avec de mauvaises odeurs, vendredi, quand un bris mécanique a provoqué des émanations de l’usine de séchage de coquilles de fruits de mer Omera Shells.
Encore une fois, les résidents se sont plaints à l’hôtel de ville. Ils étaient d’autant plus frustrés que les odeurs étaient présentes durant le 48e Festival annuel des pétoncles.
Mardi, les dirigeants d’Omera Shells ont rencontré le conseil municipal afin de leur démontrer qu’ils ont un plan pour régler la situation. Ils ont expliqué que la production est en pause jusqu’à la miaoût, date à partir de laquelle ils seront en mesure d’obtenir des coquilles fraîches provenant de la pêche au homard dans le détroit de Northumberland.
Ils ont aussi fait savoir qu’ils amélioreront leur usine afin de régler complètement le problème des émissions.
Une nouvelle cheminée sera notamment installée le mois prochain.
«On est très sensibles à l’effet des odeurs. On a déjà amélioré la situation à 75% et on va continuer à travailler pour se rendre à 90%, puis à 99%», affirme Fernand Gaudet, porte-parole d’Omera Shells.
UNE CERTAINE RÉSERVE
Les membres du conseil municipal sont rassurés, mais ils se gardent une certaine réserve.
«Quand on est arrivé, ils étaient très concernés et très sérieux», mentionne M. Gaudet.
«On les comprend, mais on leur a démontré qu’on fait tous les efforts possibles. Il y a un chemin à parcourir avant de se rendre en haut de la montagne. Il n’en reste plus beaucoup et on est en train de s’attaquer aux derniers kilomètres.»
«Il arrivera un temps où assez, c’est assez. On est prêt à leur faire confiance, mais la laisse est de plus en plus courte», mentionne pour sa part le maire Roger Doiron.
Le conseil municipal n’a pas le pouvoir d’imposer directement des mesures coercitives à Omera Shells, comme des amendes ou une fermeture forcée. Elle a cependant un «pouvoir d’influence» auprès des agences des gouvernements provincial et fédéral qui peuvent prendre des actions concrètes. Si les odeurs persistent, les élus de Richibucto n’hésiteront pas à demander à Fredericton et à Ottawa de régler la situation.
Le problème d’odeurs d’Omera Shells ne date pas d’hier. Depuis le début de la production, en juin 2017, les voisins dont une école élémentaire située à environ 250 mètres - se plaignent d’odeurs nauséabondes provenant de l’ancienne distillerie Morgan.
L’entreprise a dû composer avec une série de défis techniques dans sa chaîne de production. Elle a amélioré son processus cette année, mais a encore dû composer avec des imprévus.
Omera Shells a ouvert ses portes l’an dernier après avoir reçu une subvention conditionnelle à la création d’emplois de 440 000$ et un prêt à terme de 2,2 millions $ d’Opportunité NB. Au moment de l’annonce de soutien financier, on avançait que 74 emplois seraient créés à Richibucto. ■
«Il faut quand même garantir une qualité de vie aux citoyens. Ce n’est pas acceptable que des citoyens aient à subir ce genre d’inconvénient. La ville est préoccupée par ce qui se passe et on suit Omera Shells de près. On veut s’assurer que les bottines suivent les babines.»