ÉLECTRICITÉ: HAUSSE DES TARIFS MOINS IMPORTANTE QUE PRÉVU
Les tarifs d’électricité augmenteront mercredi au Nouveau-Brunswick. Cette hausse sera cependant beaucoup moins importante que prévu.
Le 1er août, la facture des abonnés d’Énergie NB augmentera de 0,88%. Plus précisément la majoration sera de 0,4% pour les petites et moyennes entreprises, mais de 0,96% pour les clients résidentiels.
La hausse que réclamait d’abord Énergie NB à la Commission de l’énergie et des services publics était de 2%. Après un règlement concernant la remise à neuf de la centrale de Pointe Lepreau, la société de la Couronne a révisé sa demande à la baisse. Elle réclamait une augmentation moyenne de ses tarifs de 1,5%.
Ces revenus supplémentaires devaient permettre de subventionner des programmes, comme le déploiement de compteurs intelligents, dont le coût total était estimé à plus de 122 millions $. Énergie NB voulait aussi investir davantage dans un programme d’économie énergétique.
«La commission a éliminé certains éléments que nous avons proposés, comme les compteurs intelligents et toute l’infrastructure qui allait avec ça, en plus de certains autres programmes. Donc, ils ont révisé la demande. C’est toujours basé sur nos besoins en revenus», a expliqué Patrick Lacroix, porte-parole d’Énergie NB.
La société de la Couronne justifie cette plus récente augmentation par les investissements qui ont dû être faits sur le réseau afin de le rendre plus résilient aux intempéries entre autres.
«Le pont Lamèque-Shippagan, on a fait beaucoup de travail là-dessus l’hiver dernier», souligne M. Lacroix.
L’ÉQUIVALENT D’UN CAFÉ
La hausse représente 1,60$ de plus par mois pour un client résidentiel. Ça ne semble pas bien élevé, l’équivalent d’un café, mais pour les gens à faible revenu, l’impact est bien réel, selon le Front commun pour la justice sociale.
Depuis 2013, les augmentations se succèdent. Le coût de l’électricité a en fait augmenté d’environ 9,5% en cinq ans. Pourtant, les gens qui vivent de l’aide sociale reçoivent toujours le même chèque mensuel de 537$ (programme d’aide transitoire) pour une personne vivant seule.
«C’est sûr que pour eux, ça aura un impact direct», souligne Jean-Claude Basque, du Front commun pour la justice sociale.
Il faut aussi tenir compte du coût de la vie qui augmente également chaque année. Une personne qui reçoit ce même chèque de 537$ depuis 2013, elle se retrouve avec l’inflation avec 46$ de moins dans les poches, tout simplement parce que le coût de la vie a grimpé d’un peu plus de 8,6% depuis cinq ans selon la Banque du Canada.
En d’autres mots, ce qui coûtait 537$ en produits et services en 2013 aurait aujourd’hui une facture totale d’environ 583$.
Les moins nantis de la société sont défavorisés en termes d’habitation. Chauffer l’hiver est donc plus dispendieux.
«Souvent, les gens qui sont dans la pauvreté sont dans des maisons qui ne sont pas bien isolées, alors ça leur coûte toujours plus cher. C’est ça la réalité», a rappelé M. Basque.
La solution est simple, selon le Front commun pour la justice sociale. Il suffirait d’alléger le fardeau fiscal des plus démunis en majorant leurs prestations d’aide sociale pour l’indexer à l’inflation.
«Évidemment, une des solutions, lorsqu’il y a des augmentations de tarifs, que ce soit de l’électricité ou du chauffage, serait que ces augmentations soient reflétées sur les taux de base (de l’aide sociale)», a-t-il précisé. ■