Acadie Nouvelle

Cuisiner comme dans les années 1860

Pour la deuxième année consécutiv­e, le Village Historique Acadien de Bertrand propose à ses visiteurs de suivre un atelier de cuisine traditionn­elle. L’activité est populaire. Nous avons relevé nos manches et mis la main à la pâte. En clair, nous nous som

- Vincent.pichard@acadienouv­elle.com

Nous voici plongés en 1861, chez Vital et Charlotte Savoie. Ils sont déjà sept à occuper la maison de bois. Monsieur est parti chasser et Madame s’occupe de la popote. Au menu du jour, une soupe du petit jardin et une tarte aux pommes séchées.

«Les pommes fraîches ne sont pas encore sorties de l’arbre. On prend donc des pommes séchées», nous explique notre interprète.

Dans la vraie vie, elle s’appelle Doris Thériault; dans ce contexte-ci, elle est Charlotte Savoie. Pas de tricheries avec l’histoire: on cuisine dans les conditions de l’époque.

«En ce temps-là, on avait très peu d’épices: du sel, du poivre, des herbes salées et de la sarriette. On ne cultivait pas la carotte et la tomate. Elles n’étaient pas encore importées.»

Pendant l’atelier, les personnes inscrites ne prennent pas seulement une leçon d’histoire. Elles sont mises à contributi­on.

Nous sommes donc priés de malaxer de la farine avec du sel et du beurre, qu’on lie avec un peu d’eau pour en faire une pâte à tarte. Charlotte reprend la main. Son geste est plus précis et plus efficace que le nôtre.

Après avoir étalé la moitié du mélange dans le fond d’un petit chaudron en fonte, on y ajoute les pommes qu’on agrémente de sucre et de beurre. On recouvre le tout avec le reste de pâte. Notre dessert est prêt à passer en cuisson.

La soupe est encore plus simple à préparer: on coupe les légumes en petits morceaux, on les verse dans une marmite d’eau qui chauffe au-dessus d’un feu de bois, dans la cheminée. On incorpore deux morceaux de viande salée, pour donner plus de goût. Et le tour est joué!

«On mangeait sainement autrefois. Il n’y avait aucun produit transformé. Tous les ingrédient­s provenaien­t du jardin ou des animaux qu’on avait. On faisait très attention à la nourriture. Le gaspillage était impensable», indique notre chef cuisinière.

Comment savoir si nos plats sont bons pour être dégustés? Pas de minuteur, on se fie à la senteur. On goûte à l’occasion et on réajuste l’assaisonne­ment. Une fois l’Angelus sonné (à midi), il ne nous reste plus qu’à passer à table… et on se régale!

Avec cette animation, le Village Historique Acadien amorce un nouveau virage.

«Les spectateur­s d’aujourd’hui ne veulent plus être seulement spectateur­s. Ils veulent participer. On offrait déjà ce type d’expérience­s aux enfants, à travers nos camps d’été. On l’étend maintenant aux adultes. C’est une voie de développem­ent que nous allons poursuivre. Nous avons d’autres idées pour la saison prochaine», renseigne Mylène Dugas, l’agente des relations publiques du site.

Les ateliers de cuisine traditionn­elle sont assurés tous les jours, jusqu’au 15 septembre. Ils commencent le matin à 10h et durent jusqu’en début d’après-midi. Ils coûtent 60$.

Il est nécessaire de réserver au préalable, par courriel (vha@gnb.ca) ou par téléphone (1-877-721-2200). À noter qu’une réservatio­n ne garantit pas la tenue de cette activité.

La météo prime avant tout, et en particulie­r l’indice des feux. Quand celui-ci vire au rouge, on ne cuisine pas à l’ancienne au Village Historique Acadien. ■

 ??  ?? Un feu de bois, une marmite en fonte et des braises suffisaien­t, au 19e siècle, pour cuire les aliments. De toute façon, il n’y avait rien d’autre. - Acadie Nouvelle: Vincent Pichard
Un feu de bois, une marmite en fonte et des braises suffisaien­t, au 19e siècle, pour cuire les aliments. De toute façon, il n’y avait rien d’autre. - Acadie Nouvelle: Vincent Pichard
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