Acadie Nouvelle

Le Lady Shippagan forcé de déménager

Le temps s’écoule rapidement pour Roger Lanteigne, propriétai­re du bateau Lady Shippagan. Le Comité du port de Caraquet lui a fait parvenir un avis légal le pressant d’enlever son bateau du quai avant le 31 juillet.

- Sébastien Larocque sebastien.larocque@acadienouv­elle.com

Rencontré en après-midi aux abords de son bateau lundi, M. Lanteigne était hors de lui, critiquant le comité qu’il n’a pas hésité à qualifier de «jaloux».

Son bateau est accosté au même endroit depuis maintenant trois ans.

«J’ai déjà eu le même problème par le passé», indique l’homme d’affaires pour qui le métier est d’acheter, de rénover et de revendre les bateaux.

«Il n’arrête pas de me mettre de la pression pour que je l’enlève de là. Ils me disent que ce n’est pas un quai à bateau. À quoi ça sert un quai dans ce cas?»

Joint par téléphone par l’Acadie Nouvelle, le directeur général du comité Daniel Landry mentionne que l’imposant bateau de 126 pieds de long ne respecte pas la réglementa­tion de Pêches et Océans.

«Nous ne pouvons parler des dossiers spécifique­s, mais tous les bateaux qui sont dans le quai doivent respecter certains critères pour avoir droit d’y être accostés.»

M. Landry affirme cependant que le comité a rencontré M. Lanteigne à plusieurs reprises pour exiger qu’il adhère à ces critères.

«Nous nous butons toujours à des ‘‘je vais avoir ça demain’’ ou ‘‘il me manque tel document, je vais l’avoir bientôt’’. Le comité a des responsabi­lités et nous devons les respecter.»

«Nous n’avions pas le choix, précise M. Landry. Nous ne pouvons pas garder un bateau qui n’est pas en règle dans le quai. Nous devons suivre les directives du MPO.

Pour sa part, Roger Lanteigne croit que l’administra­tion portuaire tente à tout prix de se débarrasse­r de son bateau. «Je suis déjà allé à Port-Hawkesbury (T.-N.-L.) et aux Îles-de-la-Madeleine (Québec) pour travailler et rénover des bateaux. Partout où je vais, je suis bien reçu.

Il n’y a qu’ici que j’ai des problèmes.» Il déplore aussi le fait que son bateau est considéré comme une nuisance. «Mon bateau est beau et il est propre. Il ne dérange personne où il est. Il n’y a aucun autre bateau de pêche qui veut amarrer son bateau ici en raison des forts vents. Moi, ça ne me dérange pas qu’il soit ici. Je ne prends pas la place de personne.» Néanmoins, M. Lanteigne indique que le bateau aurait pu être vendu sous peu. Deux acheteurs potentiels – l’un de Tampa Bay, l’autre de l’Équateur – devaient venir voir l’embarcatio­n. Il déplore aussi avoir perdu une vente il y a quelque mois en raison du nouveau ber cavalier qui est incapable de le soulever. M. Lanteigne a indiqué qu’il déplacera son bateau dans la journée de mercredi. Il ira l’accoster à Bas-Caraquet. Il a aussi fait savoir qu’il compte rencontrer le gouverneme­nt fédéral dans les prochains pour faire leur faire part de «ce qui se passe à Caraquet!» ■

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Roger Lanteigne devant le Lady Shippagan. - Acadie Nouvelle: Sébastien Larocque

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