Deux attaques font 26 morts et des dizaines de blessés en Afghanistan
Une attaque coordonnée contre un édifice gouvernemental dans l’est de l’Afghanistan a fait au moins 15 morts, mardi, tandis que 11 autres personnes ont perdu la vie dans l’ouest du pays lorsqu’un autocar a été soufflé par l’explosion d’une bombe artisanale en bordure de la route, ont confirmé les autorités.
L’attentat-suicide contre un centre de rapatriement de Jalalabad, dans l’est, a commencé par l’explosion d’une voiture piégée à l’extérieur de l’immeuble. Deux hommes armés ont pu ensuite pénétrer à l’intérieur du bâtiment et livrer un combat de six heures contre les forces de sécurité.
Selon Attahullah Khogyani, porte-parole du gouverneur de la province, les assaillants ont tué au moins 15 personnes, dont au moins une femme et un policier. Il affirme que 15 autres victimes ont subi des blessures avant que les suspects soient abattus par les forces de sécurité.
Toujours mardi, cette fois dans la province de Farah, dans l’ouest, 11 victimes civiles ont été tuées dans l’explosion d’un autocar. On dénombre aussi 31 personnes blessées, selon le principal dirigeant de la Santé publique de la province, Abdul Jabar Shahiq.
Des femmes et des enfants figurent parmi les victimes de l’explosion survenue dans le district de Bala Buluk, près de la frontière avec l’Iran.
M. Shahiq a précisé que l’autocar avait quitté Herat et se dirigeait vers la capitale afghane, Kaboul, lorsque la bombe a sauté à son passage.
PAS DE REVENDICATION
Les attaques n’ont pas été revendiquées dans l’immédiat. Cependant, les insurgés talibans et Daech (le groupe armé État islamique) commettent des attentats presque quotidiennement dans la province de Nangarhar, dont Jalalabad est la capitale.
Un kamikaze a d’ailleurs tué quatre personnes dans la province de Nangarhar lundi, une attaque revendiquée par Daech.
La forte présence des talibans dans le district de Bala Buluk est bien documentée et ils ont fréquemment été liés à des engins explosifs artisanaux placés près des routes.
La province de Farah a été le théâtre de violents affrontements au cours des derniers mois, et les autorités locales ont réclamé du renfort pour venir en aide aux militaires et aux policiers surchargés.
En mai, plus de 300 combattants talibans ont lancé de multiples attaques contre la ville de Farah, capitale de la province du même nom, avant d’être repoussés par les forces de l’ordre.
Au moins 25 membres des forces gouvernementales ont perdu la vie dans ces affrontements.
Selon la mission des Nations unies en Afghanistan, 1692 victimes civiles ont été tuées dans les six premiers mois de l’année 2018. Il s’agit du pire bilan pour une période de six mois depuis qu’on a commencé à compiler ces données, en 2009.
On assiste à un retour en force des talibans à travers l’Afghanistan depuis que les États-Unis et l’OTAN ont mis fin à leur mission de combat en 2014. Un groupe affilié à Daech mène aussi des attaques d’envergure qui font de nombreuses victimes civiles.