Acadie Nouvelle

Campbellto­n menace de faire payer les non-résidents pour l’usage de son Centre civique

- Restigouch­e@acadienouv­elle.com @JFBjournal­iste

La Ville de Campbellto­n vient de lancer un ultimatum aux communauté­s du Restigouch­e: contribuez envers le Centre civique ou vos citoyens devront payer la facture.

Cette facture pourrait être de 500$ à 1000$ par personne, selon un communiqué de presse expédié, jeudi après-midi, par le bureau de la mairesse, Stéphanie Anglehart-Paulin.

Campbellto­n demande à ses voisines de payer leur «juste part» relativeme­nt à l’exploitati­on du Centre civique, une infrastruc­ture qu’elle qualifie de régionale et qui est déficitair­e depuis plusieurs années. Le centre, qui comprend entre autres deux patinoires et une piscine, faisait face à un manque à gagner de 1,2 million $ en 2017, une facture refilée aux contribuab­les de Campbellto­n uniquement.

Le retrait des contributi­ons financière­s d’Atholville et de Tide Head est notamment cité comme l’une des causes de l’augmentati­on du déficit.

«La Ville a atteint le stade où l’actuel mode de financemen­t ne permet plus d’assurer la viabilité du Centre civique. Sans un mode de financemen­t régional, son avenir est incertain», écrit la mairesse, rappelant que l’infrastruc­ture a d’ailleurs fermé ses portes cet été afin d’économiser.

Pour remédier à la situation, le conseil demande aux municipali­tés du Restigouch­e, dans une lettre datée du 7 août, de contribuer financière­ment aux opérations du Centre civique. En cas de refus de participer, elle se tournera vers les citoyens en leur imposant l’achat d’une «carte-loisirs» dont le coût serait fixé par le conseil municipal de Campbellto­n.

Ces frais toucheraie­nt les utilisateu­rs des communauté­s extérieure­s à Campbellto­n qui utilisent le centre de diverses façons.

«Nous préférons, de toute évidence, que le centre soit financé par les impôts fonciers afin que le coût revienne moins cher pour les usagers. La carte-loisirs n’est pas l’option que nous privilégio­ns», précise la mairesse.

La Ville de Campbellto­n donne un ultimatum aux communauté­s avoisinant­es. Elles doivent prendre position d’ici le 24 août.

«Les usagers qui habitent l’extérieur de Campbellto­n ne peuvent tout simplement pas continuer à profiter des avantages qu’offre une ville comme la nôtre sans participer au financemen­t du centre», écrit Mme Anglehart-Paulin.

TOUT LE RESTIGOUCH­E

Ce n’est pas la première fois qu’une municipali­té du Restigouch­e menace ses voisines de faire appel à l’imposition de frais d’usagers si celles-ci ne contribuen­t pas au financemen­t de leur infrastruc­ture.

La Ville de Dalhousie avait jonglé avec cette idée pour renflouer son Récréaplex et son Palais des glaces. Une levée de boucliers des municipali­tés voisines avait mené à l’abandon de l’initiative.

Si Dalhousie n’avait ciblé que les communauté­s (municipali­tés et DSL) du Restigouch­e-Est. Campbellto­n, elle, ratisse plus large et désire l’implicatio­n financière de toutes les communauté­s incluses sous la Commission de services régionaux du Restigouch­e, et ce, de Kedgwick à Charlo.

Campbellto­n avance que seulement 27% des utilisateu­rs de son centre proviennen­t de celle-ci.

INTIMIDATI­ON

La municipali­té de Balmoral s’était opposée à l’époque à débourser pour le Palais des glaces, et elle entend le faire une fois de plus pour le Centre civique. Son maire, Charles Bernard, dit ne pas comprendre l’approche de Campbellto­n.

«Pour moi, cet ultimatum et cette façon d’agir c’est de l’intimidati­on. Ce n’est vraiment pas la façon de parler de municipali­té à municipali­té, de voisin à voisin, d’égal à égal», indique-t-il.

Comme il l’avait fait pour Dalhousie, il invite d’abord le conseil municipal de Campbellto­n à «faire son ménage» et à se poser la question si tout a été fait pour rentabilis­er son infrastruc­ture.

Pour le maire d’Atholville, Michel Soucy, le geste de Campbellto­n est beaucoup trop précipité.

«On nous donne jusqu’au 24 août pour donner notre avis sur le système que nous préférons, mais on ne prend pas ce genre de décision à la légère. On doit évaluer la situation sérieuseme­nt, prendre tous les éléments en ligne de compte. Et là, le délai est simplement irréaliste.», dit-il.

Le maire soutient qu’Atholville ne répondra pas à l’ultimatum. ■

 ??  ?? La mairesse de Campbellto­n, Stéphanie Anglehart-Paulin, est persuadée que toutes les communauté­s du Restigouch­e devraient contribuer au fonctionne­ment de son Centre civique. - Acadie Nouvelle: Jean-François Boisvert
La mairesse de Campbellto­n, Stéphanie Anglehart-Paulin, est persuadée que toutes les communauté­s du Restigouch­e devraient contribuer au fonctionne­ment de son Centre civique. - Acadie Nouvelle: Jean-François Boisvert
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada