«J’ai barré ma porte ce matin pour la première fois en 17 ans»
La vie s’est arrêtée, vendredi matin, dans le quartier de la promenade Brookside à Fredericton. Une fusillade a entraîné dans la mort quatre personnes, dont deux policiers.
Richard Preston habite dans l’un des quatre immeubles du complexe d’habitation où s’est déroulée la fusillade de vendredi dans la capitale provinciale.
«J’ai entendu des coups de feu vers 7h le matin. J’ai pensé qu’un transformateur avait explosé ou quelque chose du genre», raconte l’homme rencontré en matinée tout juste à l’extérieur du périmètre de sécurité.
«Cinq minutes plus tard, j’ai entendu 7 ou 8 coups de feu à l’arrière de mon immeuble. Les tirs sortaient de l’immeuble d’à côté. Là, j’ai vu les policiers arrivés. J’ai barré mes portes, je me suis assis sur mon divan et je suis resté loin des fenêtres.»
M. Preston et les autres résidants du complexe d’habitation ont fini par être escortés à l’extérieur de leur immeuble par les policiers.
«J’aimerais retourner chez nous et faire comme si rien ne s’était passé, mais dorénavant il va falloir être plus prudent. On ne sait jamais», dit-il en observant les nombreux véhicules d’urgence stationnés devant son immeuble quelques mètres plus loin.
«(Mes proches) s’inquiétaient pour moi. Ma petite amie m’a téléphoné pour savoir si j’étais correct, mais tout va bien.»
Vers 11h, les habitants du complexe d’habitation ont été escortés en autobus jusqu’à un centre communautaire pour prendre du repos loin des caméras et des gyrophares.
UNE VILLE SÉCURITAIRE
La maison de Rhys Calhoun sur la promenade Brookside se trouve à quelques mètres à peine à l’extérieur du périmètre de sécurité.
Lui aussi a été réveillé par les coups de feu. «J’ai barré ma porte ce matin pour la première fois en 17 ans. J’étais vraiment sous le choc. Je n’arrivais pas à y croire.»
Le quartier où vivent plusieurs familles parmi quelques commerces de proximité est généralement très tranquille, dit-il.
«Il n’y a pas une nuit ou j’aurais hésité à marcher seul jusqu’au dépanneur par peur d’être importuné. Fredericton est une communauté où l’on se sent en sécurité.»
«On ne s’attend jamais à ce que quelque chose comme ça arrive.»
La fusillade risque de changer un peu sa vision du quartier, admet-il, mais pas éternellement.
«C’est arrivé il y a une heure. C’est encore frais. Dans une semaine, ou un mois, les choses vont reprendre, les gens vont retourner à leur vie normale. Ce n’est pas comme s’il y avait tout le temps des problèmes, des gangs de rue.» ■