Le père Zoël Saulnier immortalisé à Tracadie
Le nom du père Zoël Saulnier sera à jamais immortalisé. Mardi soir, la bibliothèque publique de Tracadie a été rebaptisée en son honneur.
Ordonné prêtre en 1957, Zoël Saulnier est, bien entendu, un homme de foi, mais au cours de sa vie, il s’est aussi démarqué comme étant un grand défenseur des arts et de la culture. Au fil des ans, il s’est également investi dans plusieurs luttes pour favoriser l’avancement de la communauté acadienne.
Lorsqu’il prend la parole, le public reste toujours suspendu aux lèvres de ce personnage bien connu et bien aimé de la Péninsule acadienne. Le public présent à la cérémonie d’inauguration a confirmé la règle. L’émotion était palpable dans la salle.
«Une bibliothèque est comme un lieu de recueillement où l’écriture des autres devient une guérison aux blessés de la vie, que je suis parfois et que nous sommes tous et toutes. Alors cette bibliothèque j’y rentre comme dans un sanctuaire où tous ces livres attendent les mains et sortiront de leur silence pour reprendre vie à cause des lecteurs et lectrices que nous sommes et que nous serons», a souligné l’homme âgé de 85 ans.
Le père Saulnier a aussi tenu à rendre hommage à certains de ses anciens enseignants et aux Religieuses hospitalières de Saint-Joseph, qui célèbrent cette année leur 150e anniversaire de présence continue dans la Péninsule acadienne.
«Tout a commencé à l’école supérieure avec M. Gérard Roussel en 1re année. Le site de l’école était près du dépanneur CM. Un lieu qui a lancé combien de gens sur la route du savoir. De l’école supérieure, j’ai enjambé la route pour continuer la course à l’Académie Sainte-Famille où les religieuses m’ont accueilli comme leur enfant.»
Le père Saulnier ne s’imaginait jamais qu’un édifice public porterait un jour son nom.
«Je n’aurais jamais cru que mon serait accrocher sur la devanture d’une bibliothèque publique et dirait à toute une génération que le silence ne s’achète pas, mais il se cultive dans un lieu comme une bibliothèque où les textes deviennent le jardin de mon coeur.»
Auteur de plusieurs essais publiés aux Éditions de la Francophonie, y compris De la savane à la dune et les deux premiers tomes de la série Les mots d’un patriote, Zoël Saulnier n’avait pas toujours l’impression qu’il était destiné à devenir un écrivain.
«J’ai toujours porté ça en moi, mais je ne voulais pas écrire au départ. C’est un ami de Caraquet qui m’a demandé un jour, “Qu’est-ce que tu attends pour écrire?” Alors je me suis mis à écrire. J’ai écrit De la savane à la dune. La réception était bonne, alors j’ai continué. Pour moi, c’était une thérapie, une affirmation. Ce que j’ai reçu dans la vie, je l’ai redonné à travers mes textes.»
Malgré son âge, il continue de s’épanouir par l’écriture. Il songe possiblement à faire publier le troisième tome de Les mots d’un patriote. ■