Zimbabwe: l’opposition conteste formellement les résultats de l’élection
Le principal parti d’opposition du Zimbabwe a formellement contesté, vendredi, les résultats du premier scrutin où le nom de Robert Mugabe ne figurait pas sur les bulletins de vote.
Le parti représenté par Nelson Chamisa demande que son candidat soit déclaré vainqueur ou qu’un nouveau vote soit tenu.
Cette requête constitue une nouvelle source d’incertitude au Zimbabwe, où l’on espérait que ces élections pacifiques marquent le début d’une nouvelle ère. Elles ont plutôt été secouées par des déploiements militaires dans les rues du pays et par le harcèlement violent des partisans de l’opposition.
Les avocats du Mouvement pour le changement démocratique se sont présentés en cour moins d’une heure avant la date limite pour cette contestation, vendredi. Le tribunal a maintenant 14 jours pour se prononcer.
Certains leaders de l’opposition expriment déjà leur scepticisme quant à la capacité du système judiciaire zimbabwéen d’évaluer cette affaire de manière équitable.
La Commission électorale du Zimbabwe a déclaré que le président Emmerson Mnangagwa et son parti, le ZANU-PF, avaient été réélus avec 50,8 pour cent des voix, contre 44,3 pour cent pour M. Chamisa lors des élections du 30 juillet.
La contestation de ces résultats retardera l’inauguration de M. Mnangagwa, qui devait avoir lieu dimanche.
L’opposition a rapidement allégué que le vote avait été truqué, mais avait réservé ses éléments de preuve pour les tribunaux.
Un certain nombre d’ONG ont néanmoins mis en cause de forts taux de participation dans certains secteurs, de même qu’un écart frappant entre le nombre d’électeurs ayant voté pour la présidence et pour les sièges parlementaires.
M. Mnangagwa, un confident de longue date de Robert Mugabe, prétend vouloir démocratiser le Zimbabwe et le rendre plus ouvert sur le monde.
Robert Mugabe a quitté la présidence en novembre dernier, à la suite d’un coup d’État duquel se sont réjouis bon nombre de Zimbabwéens après des décennies de surplace tant économique que politique. ■