Question d’Alliance
Faut-il ignorer l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick? Ce n’est certainement pas l’envie qui manque. Après tout, le parti n’a récolté que 2% du vote il y a quatre ans, n’a jamais réussi à présenter plus de 18 candidats et n’a jamais fait élire de député.
Chez les francophones, la tentation est d’autant plus forte. À quoi bon s’embarrasser d’un parti qui ne saurait s’embarrasser de nous?
Et pourtant, l’Alliance pourrait s’avérer un facteur déterminant durant la campagne.
Selon le plus récent sondage CRA, le parti récolte 6% de la faveur populaire ces jours-ci. Du jamais vu pour la formation qui vivote entre 0% et 2% depuis des années. Son chef, Kris Austin, est même plus populaire que la chef du NPD, Jennifer McKenzie. M. Austin est passé à 26 voix de faire son entrée à l’Assemblée législative en 2014. Cette fois-ci pourrait bien être la bonne.
L’Alliance des gens n’est pas à la veille de former le gouvernement à Fredericton, ou même l’opposition officielle, mais les propos incendiaires d’un seul député pourraient suffire à raviver les flammes de l’intolérance. Les gouvernements minoritaires sont une rareté au Nouveau-Brunswick, mais sait-on jamais?
Pour la première fois depuis l’époque du CoR, les progressistes-conservateurs ont un adversaire sur leur flanc droit, un peu comme les libéraux ont toujours des adversaires sur leur flanc gauche. On reproche souvent aux libéraux de «faire campagne à gauche et de gouverner à droite». Les quatre prochaines semaines pourraient prendre une tout autre allure si les progressistes-conservateurs décidaient de «faire campagne à droite» pour protéger leurs arrières.
Quand on pense que cinq circonscriptions ont été remportées par moins de 100 voix en 2014, force est de constater que même une très légère remontée de l’Alliance pourrait s’avérer une catastrophe pour le Parti progressiste-conservateur et une bénédiction pour le Parti libéral.
Alors, faut-il ignorer l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick?