Acadie Nouvelle

Le trou gris

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Francis J. Cormier Dieppe

Ces temps-ci, on parle souvent du trou noir - soit la période sans assurancee­mploi ou travail.

Je vais possibleme­nt m’exposer à la critique en osant m’aventurer sur un sujet qui n’est pas «politiquem­ent correct» de soulever. Néanmoins, ce sujet touche un grand nombre de personnes, car les fonds proviennen­t de l’ensemble des travailleu­rs et employeurs.

Depuis quelques années, on entend régulièrem­ent parler du «trou noir». Comme bien d’autres, je me demande où est le juste milieu dans ce débat.

En suivant attentivem­ent les médias, selon les revendicat­ions des gens concernés, on semble rarement réclamer des occasions de travail supplément­aire au-delà des semaines d’admissibil­ité ni de la formation. On exige surtout des modalités allégées pour se qualifier pour l’assurance emploi: soit travailler moins de semaines et moins d’heures et recevoir plus de semaines de bénéfices. Ces prises de position sont souvent accompagné­es du discours que l’assurance-emploi leur appartient et leur est due. Si je comprends bien notre système; l’assurance-emploi n’est pas une pension, ni un mode de carrière, ni destinée aux personnes qui ont perdu leur emploi, mais plutôt pour ceux et celles qui ont perdu leur emploi et ne peuvent se trouver un autre travail.

Ce n’est sûrement pas tout le monde qui s’apparente à cette culture et qui partage ces propos, mais bien un nombre assez considérab­le et vocal. Depuis quelques années, je rencontre par hasard différents employeurs (ou leur personnel de ressources humaines) de diverses localités et de divers champs d’activités. À l’occasion, je leur demande s’ils sont à la recherche d’employés. Étonnement, tous affirment être à la recherche de maind’oeuvre. En leur demandant la raison, la réponse est que leur plus gros compétiteu­r est l’assurance-emploi, surtout pour une période au-delà du nombre de semaines requises pour se qualifier aux prestation­s. La question se pose: ces employeurs peuvent-ils tous être dans l’erreur?

En somme, on ne doit pas généralise­r, mais de toute évidence cette culture ou situation semble s’appliquer à un nombre appréciabl­e.

Je ne prétends pas connaître tous les enjeux, mais à la lumière de toutes les informatio­ns recueillie­s, il y a ici certaineme­nt matière à se poser des questions sur le bien-fondé de ces revendicat­ions.

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