DES ÉLECTEURS AVEC DE NOMBREUSES ATTENTES
NDLR: L’Acadie Nouvelle poursuit sa série de portraits de circonscriptions en vue des élections du 24 septembre. Le journaliste et chroniqueur Pascal Raiche-Nogue vous emmène sur le terrain afin de vous faire découvrir quelques courses à surveiller.
L’une des courses les plus intrigantes des élections 2018 se joue dans ShippaganLamèque-Miscou, où Robert Gauvin tente de ravir aux libéraux le siège longtemps détenu par son père. Nous sommes allés à la rencontre des électeurs dans cette circonscription située sur la pointe nord-est de la province.
La rentrée bat son plein au CCNB de la Péninsule acadienne, à Shippagan, un avant-midi de septembre. C’est là que nous croisons Carolane Comeau Caissie et Marc-Antoine Roussel, deux étudiants en gestion de bureau.
Âgés de 18 ans, ils pourront voter pour la première fois, lundi.
Marc-Antoine, qui demeure à Lamèque, explique qu’il s’inquiète pour sa région et espère que la prochaine cohorte de députés qui seront envoyés à l’Assemblée législative se penchera là-dessus.
«Les jeunes quittent la région parce qu’il n’y a pas de débouchés. À Moncton, tu peux choisir le domaine qui te tente. Mais ici, il n’y a pas beaucoup de choix. C’est la pêche ou la construction. Ou alors travailler dans un dépanneur à 11$ l’heure», dit-il.
L’économie est aussi sur le radar de Carolane, de Shippagan. Elle souhaite que le gouvernement provincial s’assure que tous les travailleurs gagnent assez d’argent pour subvenir à leurs besoins.
«J’aimerais que le salaire minimum augmente. Lorsque les gens gagnent de bons revenus, ils peuvent acheter des produits, ça fait rouler l’économie», dit-elle.
De l’autre côté du boulevard J.D. Gauthier, dans le stationnement du centre d’achats, Carrie Daigle accepte de répondre à nos questions.
Cette infirmière auxiliaire de Pokemouche dit qu’elle ne sait pas pour qui elle va voter et que la santé est l’un des enjeux les plus importants à ses yeux.
«Il faut mettre plus l’accent pour aider les gens, offrir plus d’aide à domicile pour désengorger les hôpitaux.»
Lorsqu’on lui demande si elle connaît les candidats, elle répond qu’elle sait qui est le député sortant, Wilfred Roussel, mais pas Robert Gauvin.
Quelques minutes plus tard, Véronique Gionet s’arrête quelques instants pour jaser de politique. Cette travailleuse du secteur financier ne souhaite pas dire pour qui elle va voter, mais assure qu’elle a déjà fait son choix.
Le trou noir de l’assurance-emploi et les mesures de protection des baleines noires – qui ont donné du fil à retordre aux pêcheurs, dont son conjoint, capitaine de bateau – la préoccupent.
Elle aimerait que les politiciens provinciaux de sa région lèvent la voix plus souvent dans ces deux dossiers fédéraux.
«Quand (le député néo-démocrate fédéral) Yvon Godin était en poste, ça brassait pas mal. Il a travaillé pour nous. Ça prendrait des gens comme lui dans la région. Ça prendrait des leaders comme lui, des forces de la nature qui n’ont pas peur de se lever et de défendre les Acadiens.»
Edgar Ward, de Miscou rencontré au hasard à Lamèque, ne voit pas de problème à dire pour qui il pense voter.
«Je n’ai pas décidé encore, mais ce sera probablement Robert Gauvin. Il est jeune, il commence là-dedans et il va faire son possible pour les jeunes», dit-il.
Ce retraité tient à ce que les élus améliorent le système de soins de santé.
«À mon âge, le système médical est très important. On a besoin de bons services. Le système de santé n’est pas fameux.»
Marion Mallet, une professionnelle comptable de Shippagan, a elle aussi été convaincue par la campagne de Robert Gauvin.
«Il a fait du porte-à-porte, il a pris le temps d’aller voir les gens de la région», explique-t-elle.
Cette mère de deux enfants – qui confie avoir décidé de ne pas en avoir un troisième en bonne partie parce que cela lui coûterait trop cher – espère que le prochain gouvernement provincial donnera un coup de pouce aux parents, notamment afin de payer les frais de garderie. ■