Du homard… au cannabis
Un restaurant ajoute de la marijuana à sa recette pour éviter de faire souffrir les crustacés
Un restaurant homard du Maine, aux États-Unis, se tourne vers le cannabis pour tenter de rendre la cuisson de ces crustacés plus humaine.
L’entreprise nommée Charlotte’s Legendary Lobster Pound, qui appartient à une professionnelle enregistrée de la marijuana médicale, sort des sentiers battus dans le dossier controversé de la cruauté envers les homards.
À la suite de l’interdiction en Suisse de faire bouillir le homard vivant et de diverses campagnes pour la défense des droits de ce crustacé, les propriétaires du restaurant de Southwest Harbor, un village situé à une heure de route au sud-est de Bangor, ont décidé d’expérimenter avec le cannabis.
Dans un premier essai, les chefs ont placé un homard nommé Roscoe dans un réservoir contenant 5 cm d’eau. Se servant d’un tuyau placé au fond de l’eau, ils ont infusé le conteneur de vapeurs de cannabis.
La propriétaire, Charlotte Gill, a affirmé au Mount Desert Islander, une publication locale, que Roscoe a adopté un comportement pacifique pendant près de deux semaines après avoir «fumé du pot». Quand on l’a retourné dans le réservoir contenant les autres homards - sans élastique sur ses pinces - il n’a montré aucun signe d’agressivité.
En guise de remerciement pour avoir été le cobaye, Roscoe a par la suite été relâché dans la mer.
Depuis, le restaurant offre à ses clients l’option de donner du cannabis à leur homard avant la cuisson. Ils ont aussi le choix de commander un homard cuit selon la méthode «traditionnelle».
Charlotte Gill a l’intention de construire un plus grand réservoir afin de pouvoir mettre plusieurs homards sous sédation en même temps.
En Suisse, les autorités recommandent que le homard soit électrocuté ou que son cerveau soit tranché au couteau avant qu’il soit plongé dans l’eau bouillante. Les dirigeants de Charlotte’s Legendary Lobster - des défenseurs des droits des animaux - sont de l’avis que ces méthodes sont toujours trop brutales.
«Ce sont deux options horribles. Si nous allons prendre une vie, nous avons la responsabilité de le faire aussi humainement que possible.»
Selon Mme Gill, le homard drogué ne contient pas de THC - ingrédient psychoactif du cannabis - au moment où il est déposé dans l’assiette du client. Elle explique que le homard est cuit à des températures plus élevées que la normale, ce qui élimine toute trace de THC.
De plus, elle soutient que le homard cuit de cette façon est plus savoureux.
«La différence dans le goût de la viande est incroyable», mentionne-t-elle, ajoutant que des animaux heureux produisent de la viande ayant un meilleur goût.
L’effet de la fumée de cannabis sur les homards et leur viande reste à être démontré scientifiquement.
Chez les experts, les opinions sont partagées quant à la capacité du homard à ressentir la douleur. Certains avancent qu’ils sont des animaux munis de systèmes nerveux étant probablement capables d’expérimenter la souffrance.
D’autres sont de l’avis contraire. Ils comparent le homard à des verres de terre, soit des êtres munis d’une série de ganglions permettant de réagir aux stimuli menaçants par automatisme.