Coalition avec l’Alliance des gens: des candidats francophones se rangent derrière leur chef
Des candidats progressistes-conservateurs francophones se portent à la défense de leur chef Blaine Higgs, qui essuie des critiques pour ne pas avoir fermé la porte à la formation d’une coalition avec Kris Austin en cas de gouvernement minoritaire.
Jeudi en point de presse à Fredericton, Blaine Higgs s’est dit prêt à considérer la création d’une coalition avec le NPD, avec le Parti vert ou avec l’Alliance si jamais aucune formation politique ne remporte une majorité de sièges lors du scrutin de lundi.
Cela n’a pas manqué de faire sursauter des leaders acadiens, qui ont vivement dénoncé le fait qu’il n’a pas complètement fermé la porte à un possible rapprochement avec ce parti qui attaque régulièrement les acquis et les droits linguistiques des francophones.
Nous avons lancé des lignes à onze candidats francophones du Parti progressisteconservateur, jeudi en fin d’après-midi, afin de connaître leur avis à ce sujet.
Plusieurs d’entre eux n’ont pas retourné nos appels et nos courriels avant l’heure de tombée.
Le porte-étendard du parti dans TracadieSheila et ex-député, Claude Landry, a accepté de réagir à chaud. Il était en plein blitz de porte-à-porte lorsque nous l’avons joint au téléphone.
«Je n’ai pas vu les dernières nouvelles. Ça, c’est une nouvelle pour moi», a-t-il dit.
Lorsque nous lui avons résumé les propos de Blaine Higgs, il a affirmé que le chef sera dans sa région vendredi et qu’il en profitera pour lui parler de ce dossier.
«À ce moment-là, j’aurai des éclaircissements de lui.»
Claude Landry ne cache toutefois pas qu’il n’est pas très chaud à la possibilité que le Parti progressiste-conservateur collabore avec l’Alliance des gens en cas de gouvernement minoritaire.
«Comme candidat francophone, ici dans la Péninsule acadienne, j’aurais beaucoup de difficulté à travailler avec M. Kris Austin», at-il dit.
Pourquoi? «C’est un gars qui veut abolir le bilinguisme dans la province. Et bien moi, comme francophone – avec toutes les avancées qu’on a faites depuis 50 ans – j’ai déjà dit qu’il n’y aurait pas de recul du côté des langues officielles», a répondu Claude Landry.
Lorsque l’on a noté que si Kris Austin défend des positions hostiles à certains acquis et droits des francophones – tels que les services de qualité égale dans les deux langues chez Ambulance NB, l’existence de la régie de santé francophone et le transport homogène des élèves – il ne propose techniquement pas l’abandon du bilinguisme officiel, Claude Landry a un peu levé le ton.
«Ce n’est pas “techniquement”. Il est contre le bilinguisme. Ça fait que comme francophone, je ne peux pas accepter ça, moi.»
Le candidat progressiste-conservateur dans Baie-de-Shediac-Dieppe, Paulin Blaise Ngweth, a pour sa part répondu qu’il voit d’un bon oeil l’ouverture des libéraux et des progressistes-conservateurs de travailler avec d’autres partis politiques.
«Je pense que l’on ne pourra pas rebâtir la province si tout le monde ne travaille pas ensemble. Je ne pense pas que c’est une question d’un parti ou d’un autre.»
Nous avons tenté de l’amener à préciser sa position et s’il travaillerait avec Kris Austin dans un éventuel gouvernement de coalition, il n’a pas souhaité répondre par oui ou non.
«Je le répète, je réponds à votre question; moi je veux que tous les partis politiques s’asseyent et regardent l’avenir. C’est ça qui importe aux gens. Ce n’est pas les positions, qu’elles soient drastiques ou moins drastiques. Je pense que ça ne m’intéresse pas.»
Son collègue dans Restigouche-Ouest, David Moreau, nous a donné une réponse plus tranchée après avoir pris connaissance des propos de Blaine Higgs,
Il s’est rangé derrière son chef et s’est dit prêt à travailler avec l’Alliance des gens en cas de gouvernement minoritaire.
«Moi, je suis d’accord avec M. Higgs. Nous autres, on va s’asseoir avec eux autres pour discuter. Ça ne veut pas dire qu’on va prendre leurs idées. Mais écoute, on va s’asseoir et on va discuter. C’est sûr et certain.» ■