Des Québécois, de nouveaux usagers et des habitués font la file à Campbellton
Comme un peu partout au NouveauBrunswick, on faisait la file mercredi pour pénétrer à l’intérieur de la succursale de Cannabis NB à Campbellton
À quelques minutes de l’ouverture officielle, une bonne cinquantaine de personnes attendaient en face de la seule succursale du Restigouche. Et ce fut comme ça jusqu’à l’heure du midi, un va-et-vient constant de clients.
En tête de la file d’attente, Charles «Chuck» Meslage et Amanda Dalh sont arrivés à 7h45. Premiers entrés, ils ont également été les premier à mettre les pieds dehors, petit sac brun au bras.
«C’est une bonne journée pour le Canada. Ça va aider beaucoup de monde», a-t-il envoyé aux nombreux médias présents pour immortaliser le moment.
Ancien combattant s’étant blessé en sevice, M. Meslage consomme du cannabis à des fins médicales depuis un an et demi déjà. Aujourd’hui, son achat est surtout symbolique, un maigre gramme, question d’encourager la cause.
«Je suis déjà légal, j’ai mon certificat pour le cannabis médicinal. J’ai besoin de deux nouvelles hanches et de deux nouveaux genoux. J’ai mal partout. Mais au lieu de prendre des pilules, j’ai décidé de prendre du cannabis. Et grâce à ça, je n’ai besoin de rien d’autre. La différence avec la légalisation, c’est que si je n’ai plus de cannabis sur moi, je serai en mesure d’aller en acheter», raconte-t-il.
Son expérience dans le magasin? Fantastique dit-il.
«C’est certain que les employés ne connaissent pas tout et c’est normal, c’est nouveau. Mais sinon c’est très beau, très propre, bien organisé et les gens très polis», at-il ajouté.
Son acolyte, Amanda, n’est pour sa part pas une habituée du cannabis. Souffrant d’arthrite, elle entend faire l’expérience de cette drogue pour voir si cela pourrait soulager ses symptômes.
«J’aimerais que ça fonctionne, que ça m’aide, parce que je n’aime pas prendre des médicaments pour le mal», indique-t-elle.
À sa sortie, celle-ci n’a pas hésité à montrer ses achats. Quelques grammes, une vapoteuse et, bien entendu, quelques sachets de papiers à rouler.
«La légalisation, ça aurait dû être fait depuis longtemps. Mais bon, on peut toujours se consoler en se disant qu’au moins nous, on est rendu là», ajoute-t-elle.
«C’EST UN MOMENT HISTORIQUE»
Résident de la Première Nation de Listuguj, Greg Wysote attendait lui aussi patiemment de pouvoir se procurer légalement pour la première fois du cannabis.
«C’est un moment historique et je trouvais vraiment important d’en faire partie, de pouvoir dire que j’étais parmi les premiers acheteurs», relate-t-il.
Par sa présence, M. Wysote confirme ce que nous rapportions dans notre édition de mercredi, soit que la succursale de Campbellton risque de recevoir la visite de nombreux consommateurs québécois étant donné qu’on ne retrouve aucune succursale en Gaspésie, la plus proche étant à Rimouski.
«C’est certain que les gens vont venir ici. Ils ne vont pas monter jusque là (Rimouski) pour se procurer quelques grammes alors qu’ils peuvent le faire juste à côté, à Campbellton. Donc nous, on va traverser ici pour le cannabis et les gens du NouveauBrunswick vont continuer d’aller chez nous pour la bière. C’est parfait!», souligne-t-il en riant.
Son achat? Trouvant les prix un peu élevés, il a spécifiquement demandé ce qu’il y avait de plus puissant dans le magasin.
«Si je dois payer un tel montant pour de la marijuana de qualité, je veux quelque chose qui va me faire planer un peu, a-t-il lancé à la blague.
Également dans la foule, quelques membres de l’équipe du producteur Zenabis d’Atholville.
«Ça fait tellement longtemps qu’on attend ce moment et que l’on travaille en vue de celui-ci. On ne pouvait pas rater cette occasion unique. Je suis très fière de mon pays aujourd’hui (mercredi), on est devenu des précurseurs sur la scène internationale. Et j’ai bien hâte de voir notre produit (marque Namaste) sur les étagères», soutient May Nazair, employée au sein de l’entreprise. ■ L’équipe de Zenabis était de l’ouverture du magasin de Cannabis NB de Campbellton. - Acadie Nouvelle Jean-François Boisvert