Les verts appuieront le discours du Trône libéral
Les trois députés du Parti vert appuieront le discours du Trône libéral, vendredi, à l’Assemblée législative. Brian Gallant n’est cependant pas encore sorti du bois et devra aller chercher un vote de plus au sein de l’Alliance des gens ou du Parti progressiste-conservateur pour s’accrocher au pouvoir.
Jeudi matin à l’Assemblée législative, peu avant la période des questions, les trois élus verts ont pris la parole pour annoncer de quel côté ils se rangeront vendredi. Lors de ce vote d’une importance capitale, leur chef n’imposera pas la discipline du parti.
La représentante de MemramcookTantramar, Megan Mitton, a lancé le bal en notant que plusieurs éléments du plan libéral sont bien accueillis dans sa circonscription et qu’elle l’appuiera.
Son collègue de Kent-Nord, Kevin Arseneau, a d’abord noté l’«incapacité d’écouter les citoyens et un leadership mou» qui ont marqué le règne du gouvernement libéral. Il a affirmé que les «tensions linguistiques qui existent dans la province aujourd’hui sont directement liées à l’inaction de ce gouvernement».
Il a cependant enchaîné que les «blessures laissées par l’agenda du gaz de schiste à Elsipogtog et dans Kent-Nord, sous un gouvernement progressiste-conservateur, n’ont toujours pas guéri», et qu’il ne laissera pas tomber les communautés qui «se sont levées pour leurs droits» en 2013.
Il votera donc pour le discours du Trône vendredi, mais «du bout de la langue».
Le chef du Parti vert, David Coon, a été le dernier à se lever à l’Assemblée pour faire part de sa décision. Il a tout d’abord affirmé qu’il a «perdu confiance dans la direction» des libéraux au cours des quatre dernières années et a critiqué leur bilan.
«Toutefois, ce sont quatre années de règne conservateur qui ont bâti la maison dans laquelle les libéraux ont vécu. J’ai peu confiance qu’ils (les conservateurs) ont changé et des commentaires récents sur la fracturation (hydraulique), les droits linguistiques, les peuples autochtones et les changements climatiques me l’ont confirmé», a-t-il dit.
Quelques minutes plus tard, en mêlée de presse, il a dit sans ambiguïté qu’il appuiera les libéraux lors du vote de confiance de vendredi.
UNE DÉCISION DIFFICILE
En entrevue téléphonique avec l’Acadie Nouvelle, David Coon a dit que cette décision a été difficile à prendre, puisqu’aucun des deux principaux partis ne lui inspire confiance.
Les ajouts au discours du Trône présentés cette semaine – qui comprennent des mesures liées à la pauvreté, aux salaires des ambulanciers et à l’efficacité énergétique – ont contribué à le convaincre.
David Coon estime qu’il y a vu «les germes de bonnes idées qui pourraient mener à des changements positifs» (même s’il ajoute qu’il déplore la tactique des libéraux de déposer un discours du Trône et ensuite de l’étoffer à la toute dernière minute pour tenter de sauver leur peau).
Il explique que Blaine Higgs l’a «complètement perdu» avec sa position en faveur de la levée régionale du moratoire sur la fracturation hydraulique, sa position dans le dossier du respect des droits linguistiques par Ambulance NB, par son «manque complet de plan» pour s’attaquer aux changements climatiques et par son opposition à la taxation du carbone. ■