Fermeture subite du camping Hé: aucune accusation déposée
La propriétaire, victime d’une campagne de salissage sur les médias sociaux, dit avoir vécu l’enfer
Après avoir vécu «l’enfer», Nicole Fournier, une entrepreneure originaire de la région Chaleur souhaite maintenant prendre la parole pour rétablir sa réputation. La Police régionale BNPP vient de confirmer qu’aucune accusation de fraude ne sera portée contre l’ancienne copropriétaire du Motel Camping. HÉ.
La Police régionale BNPP, qui dessert les régions de Beresford, Nigadoo, PointeVerte et Petit-Rocher, a terminé son enquête à la mi-octobre. Le Motel Camping HÉ, à Nigadoo, a fait faillite en février 2017.
Des campeurs saisonniers soupçonnaient les propriétaires de fraude après avoir appris que le syndic, qui était chargé de liquider les biens, ne serait pas en mesure de rembourser le dépôt qu’ils avaient payé quelques mois auparavant - dépôt qui servait à réserver leur emplacement pour la saison à venir.
Durant son enquête, les policiers ont rencontré les propriétaires du Motel Camping HÉ, les plaignants et d’autres témoins. Une évaluation des éléments soulevés a aussi été réalisée par un procureur de la Couronne.
«Après révision du dossier, nous sommes en mesure de confirmer qu’il n’y a pas suffisamment d’éléments pour justifier une ou des accusations criminelles contre les personnes visées par l’enquête. Donc, le dossier de la Police régionale BNPP va être conclu sans porter des accusations criminelles», écrit Charles Comeau, chef de la police BNPP dans une lettre envoyée à Mme Fournier.
UNE ANNÉE D’ENFER
Les derniers mois sont loin d’avoir été de tout repos pour Mme Fournier, originaire de la région Chaleur. En plus d’avoir été contrainte de laisser tomber son projet d’entreprise, elle s’est vu obligée de se défendre contre des «accusations gratuites».
«J’ai passé au travers d’un enfer depuis que j’ai dû laisser tomber mon rêve au camping Hé en 2017. À la suite d’un échec non voulu et non mérité, j’ai perdu beaucoup plus que du matériel et de l’argent. J’ai perdu ma dignité, ma confiance, ma retraite, des liens précieux, sans oublier ce que j’estime le plus précieux et le plus dur à accepter, soit ma réputation», écrit-elle dans une lettre envoyée à l’Acadie Nouvelle.
Lorsqu’elle s’est lancée en affaires en 2012 avec sa conjointe, Mme Fournier voyait son projet d’entreprise comme un moyen de se rapprocher de ses racines acadiennes après une longue carrière dans les Forces armées canadiennes.
Elle entendait partager son temps entre le Québec, sa province d’adoption et le Nouveau-Brunswick, mais les derniers mois ont cependant été très pénibles pour elle. Cette affaire l’a contrainte à rester au Québec.
«J’ai été jugée par des gens de ma propre région qui me connaissent très bien et qui se sont laissés endormir par des commérages et des méchancetés mentionnés sur les réseaux sociaux gratuitement à mon égard.»
Selon elle, les personnes qui l’ont accusée de fraude ne sont même pas venues la voir pour entendre sa version des faits.
«Il y a eu un manque de compréhension de quelques personnes qui ne se sont pas donné la peine de venir chercher et entendre la vérité au moment opportun. C’était plus facile d’accuser quelqu’un sans aucune preuve pour faire le plus de dégâts et de mal possible.»
Malgré tout, elle espère maintenant tourner la page sur cet épisode douloureux.
«J’essaie de reprendre une vie normale sans m’empêcher de retourner dans ma région natale, voir ma famille et sans avoir peur de me faire pointer du doigt ou de faire face à des préjugés. Tous ceux qui me connaissent savent qui je suis, que ma devise était et sera toujours le partage et l’entraide et que le respect et l’honnêteté font partie de ma fondation. Fière d’avoir été militaire pour toutes ces raisons et de m’être battue pour mon pays, je vous confirme que je n’ai absolument rien à me reprocher et que je ne prends jamais quelque chose qui ne m’appartient pas.» ■