CANNABIS NB VICTIME DE SON SUCCÈS
Près de la moitié des succursales de Cannabis NB n’ont pas été en mesure d’ouvrir leurs portes lundi matin, et ce, en raison d’un manque de produits sur leurs étagères.
À la succursale de Cannabis NB de Campbellton, lundi matin, aucune file d’attente. Venu pour acheter de la marchandise, un client a dû rebrousser chemin. À la porte, une affiche indiquait que le magasin était fermé en «raison d’un manque temporaire de produits».
«C’est fermé pour vrai? Ben voyons donc, ça n’a pas de bon sens», s’est exclamé le client en riant. Il s’en est retourné bredouille et résigné.
«La succursale (de Campbellton) a pu demeurer ouverte jusqu’à 17h dimanche, comme prévu, mais lundi matin l’inventaire était trop bas pour ouvrir», a confirmé au journal Marie-Andrée Bolduc, porte-parole de Cannabis NB.
Ce n’est pourtant pas la première fois depuis l’entrée en vigueur de la légalisation du cannabis que la succursale restigouchoise doit fermer ses portes par manque de produits. En fait, c’est arrivé seulement trois jours après son ouverture officielle.
Il faut dire que la succursale de Campbellton est passablement achalandée. Lors des ses deux premières journées, on y a réalisé des ventes de 48 349$.
Cette pénurie est cependant généralisée à l’ensemble de la province. Lundi matin, outre Campbellton, c’est la moitié des vingt succursales de la province qui était fermée.
«On attend des livraisons au cours de prochains jours pour regarnir nos succursales un peu partout dans la province. Celles-ci devraient donc rouvrir leurs portes bientôt, dès qu’une quantité et une sélection de produits suffisantes seront disponibles», souligne Mme Bolduc.
Chez Cannabis NB, on dit suivre de très près – aux heures – les niveaux de stocks dans les magasins ainsi que dans la boutique en ligne, et ce, afin de travailler avec les fournisseurs pour recevoir les stocks le plus rapidement possible.
«La demande jusqu’ici est constante et l’offre demeure un défi pour le moment. On est conscient que cela n’est pas une situation idéale pour les consommateurs et on s’en excuse. C’est une situation qui est hors de notre contrôle», avoue Mme Bolduc.
La porte-parole précise que Cannabis NB n’avait reçu que 20% à 30% de la commande originale passée auprès de ses fournisseurs pour le lancement du 17 octobre. Ce qui fait en sorte qu’elle se retrouve en mode rattrapage depuis trois semaines.
«On a décidé d’ouvrir nos magasins en dépit d’un inventaire réduit. On a été quand même chanceux depuis, mais là, ça commence à être plus critique. Et nous ne sommes pas les seuls dans cette situation. C’est comme ça à la grandeur du pays», dit-elle, tout en espérant que les livraisons des prochains jours pourront régler une partie du problème.
Bien que les stocks des boutiques en ligne soient bas, tout comme dans les succursales, ils demeurent relativement bons, et ce, même si on retrouve aussi des produits épuisés.
TOUJOURS PAS D’ARRESTATION
Avec tout ce cannabis en circulation au Nouveau-Brunswick, depuis le 17 octobre, at-on retrouvé de la drogue sur les routes de la province?
Questionné à ce sujet, le quartier général de la GRC du Nouveau-Brunswick affirme ne pas tenir un registre du nombre d’arrestations effectuées (au niveau provincial) en lien avec des facultés affaiblies reliées à la consommation de cannabis.
À Campbellton toutefois – où les ventes explosent depuis la légalisation – on affirme n’avoir encore effectué aucune arrestation ni déposé d’accusation du genre.
«Honnêtement, nous n’avons pas observé une hausse quelconque des cas de conduite avec facultés affaiblies. Je ne dis pas que ça n’arrive pas ici, mais nous, on n’a pas vu de différence. On n’a pas non plus été dans l’obligation d’intervenir sur un accident relié à la consommation de cannabis. Heureusement, les consommateurs semblent responsables et on espère que ça va continuer ainsi», explique le caporal François Côté de la GRC de Campbellton. ■