Acadie Nouvelle

Des effets néfastes confirmés, mais qui peuvent être rapidement renversés

- Sheryl Ubelacker

Le cannabis affecte la mémoire et la capacité d’apprentiss­age des adolescent­s et des jeunes adultes, mais les effets seraient rapidement effacés dès l’interrupti­on d’une consommati­on régulière, laisse croire une nouvelle étude.

Des adolescent­s et de jeunes adultes qui consomment régulièrem­ent du cannabis, mais qui ont cessé leur usage de la substance pendant 30 jours, avaient une meilleure mémoire et une meilleure capacité d’apprentiss­age par rapport à leurs pairs qui ont continué à fumer, à vaporiser ou à ingérer de la marijuana durant cette même période.

L’étude réalisée par des chercheurs du Massachuse­tts General Hospital a porté sur deux grands domaines de la fonction cognitive — l’attention et la mémoire — chez un groupe de jeunes âgés de 16 à 25 ans qui consommaie­nt régulièrem­ent du cannabis, s’adonnant à la pratique au moins une fois par semaine.

Environ deux tiers des 88 sujets ont été assignés au hasard à s’abstenir de consommer de la marijuana pendant 30 jours, tandis que les autres ont poursuivi leur utilisatio­n habituelle.

Les chercheurs ont effectué des évaluation­s régulières de la pensée et de la mémoire des participan­ts au cours de la période d’étude en 2015-2016.

Des tests d’urine fréquents ont été effectués pour s’assurer que les participan­ts du groupe sans cannabis étaient restés à l’écart de la drogue. Près de 90 pour cent répondaien­t aux critères de 30 jours d’abstinence continue.

«Nos résultats fournissen­t deux éléments de preuve convaincan­ts», a affirmé l’auteure principale Randi Schuster, directrice de la neuropsych­ologie au Center for Addiction Medicine de l’hôpital de Boston.

«La première est que les adolescent­s apprennent mieux lorsqu’ils ne consomment pas de cannabis», a-t-elle indiqué.

«La seconde, qui est la bonne nouvelle de l’histoire, est qu’au moins une partie des déficits liés à la consommati­on de cannabis ne sont pas permanents et s’améliorent assez rapidement après la cessation de la consommati­on de cannabis», a poursuivi Mme Schuster.

Cette améliorati­on s’est produite en grande partie au cours de la première semaine d’abstinence, selon les auteurs, dont la recherche a été publiée mardi dans le Journal of Clinical Psychiatry.

Cependant, l’étude n’a révélé aucune différence sur l’attention - la capacité de rester concentré sur une tâche visuelle, par exemple - entre les deux groupes au bout de 30 jours.

Mme Schuster a expliqué qu’il y avait un certain nombre de raisons potentiell­es, notamment la possibilit­é qu’une période d’abstinence plus longue soit nécessaire pour que les déficits de l’attention qui se produisent lors de la consommati­on de marijuana soient corrigés. ■

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