Trop de détecteurs de fumée non conformes à Tracadie
Le service des incendies de TracadieSheila misera sur la prévention et l’information en 2019. Le chef pompier Émilio St-Coeur prépare un plan d’intervention en réponse à un rapport élaboré lors de la semaine de prévention des incendies du 7 au 15 octobre.
À l’issue de la réunion municipale du 15 octobre, le chef pompier de TracadieSheila a dévoilé un rapport inquiétant sur la conformité des détecteurs de fumée dans les résidences de la municipalité régionale.
«Beaucoup de gens n’étaient pas informés sur la question de la sécurité et de la prévention des incendies», soutient M. StCoeur.
Sur les 110 détecteurs de fumée vérifiés, plus de 65% étaient non conformes, et ce, pour plusieurs motifs: détecteurs «expirés, non branchés, peinturés, fil brisé ou coupé et autre», peut-on lire dans le document de quatre pages.
Selon le chef pompier, le problème est encore plus large et se situe au niveau du manque d’information.
«Par exemple, si vous vous présentez dans une cuisine [d’école] et vous posez la question: comment réagissez-vous s’il y a un incendie? Je peux vous dire que vous allez être surpris. Nous avons posé des questions à des employés dans une station de service et les gens ne savaient pas ce qu’il fallait faire si une voiture frappait une pompe à essence.»
Ce constat a poussé M. St-Coeur à passer à l’action.
«Nous allons proposer un plan afin de faire de la formation et de l’entraînement.»
Comme mesures d’intervention, il propose aussi des inspections plus fréquentes des détecteurs de fumée.
Toutefois, avant de procéder à l’application de son plan, il doit obtenir l’approbation du conseil municipal.
«C’est une initiative du nouveau chef de compiler des statistiques au niveau de la prévention touchant autant les commerçants que les résidants», explique le maire Denis Losier. Il s’agit, dit-il, «d’éviter des catastrophes qui pourraient coûter très chers à la municipalité et à tous les citoyens».
En plus des résidences, les pompiers ont visité «huit commerces importants de la ville» afin d’interroger les employés.
Quatorze employés ont affirmé qu’il n’y avait aucun plan d’intervention dans leur entreprise et seulement six disaient connaître les mesures à prendre en cas de sinistre.
Émilio St-Coeur, un ancien pompier militaire, a également fait une tournée dans les écoles afin de faire des exercices d’évacuation avec les élèves. Les pompiers ont aussi distribué plus de 7500 brochures de prévention dans l’ensemble de la municipalité.
Sur le site internet de la Ville, dans la section du service des incendies, il est possible de télécharger un guide des procédures à suivre lors de différentes situations face au feu. ■
Louis Maltais souligne que le mot «midwife» -, qui vient du vieil anglais, signifie en fait «avec une femme», et qu’il va directement au coeur de ce que fait une sage-femme.
M. Maltais a fait tourner les têtes plus tôt cette année lorsqu’il est devenu le premier Québécois à s’inscrire et à obtenir les crédits du seul programme de formation de sage-femme de niveau universitaire de la province.
Les mois qui se sont écoulés depuis ce temps ont été un véritable tourbillon, avec notamment l’accouchement de son 100e bébé cet été, son retour dans sa ville natale de Chicoutimi et la projection d’un documentaire sur son expérience intitulé Un homme sage-femme.
M. Maltais, un jeune homme âgé de 31 ans, a dit croire que ses collègues et ses patientes étaient ouvertes à la présence d’un homme parmi elles.
Une partie de la raison pour laquelle il a permis à l’équipe de tournage de le suivre, a-t-il expliqué, était pour partager son expérience avec d’autres personnes - y compris des hommes - susceptibles de vouloir entrer dans la profession.
«Je pense que ce n’est pas pour tous les hommes parce que c’est très féministe, et c’est un élément très important. Mais quand on se sent vraiment à l’aise avec ça, les femmes sont très ouvertes», a-t-il soutenu.
Alors qu’il évalue qu’environ une femme sur 20 ne souhaite pas sa présence lors de l’accouchement, M. Maltais a déclaré que la plupart étaient réceptives - et qu’elles se sentaient généralement plus à l’aise au fil du temps.
Le jeune homme a indiqué qu’il envisageait devenir ostéopathe ou acupuncteur avant de décider de devenir un spécialiste de la naissance, pour des raisons qu’il ne sait pas tout à fait expliquer.
Il était à la recherche d’un emploi lui permettant de nouer des liens avec d’autres personnes et il a commencé ses recherches sur le programme de baccalauréat en pratique de sage-femme de l’Université du Québec à Trois-Rivières, où il était attiré par l’approche centrée sur le patient.
«J’aime le défi et apporter quelque chose de différent et de très important pour les femmes», a-t-il affirmé, parlant de moments ayant une «énorme» valeur. Louis Maltais est un des rares hommes à pratiquer le métier de sage-femme au Canada. - La Presse canadienne
Selon l’Association canadienne des sages-femmes, la pratique était présente au Canada pendant des siècles, notamment exercée par des femmes autochtones, mais elle a refait surface dans les années 1960 et 1970, parallèlement au mouvement de défense du droit des femmes.
À l’heure actuelle, les sages-femmes sont présentes à environ 11% des naissances au Canada, bien que cela varie grandement d’une province à l’autre.
L’Ontario a connu le plus grand nombre de naissances dirigées par une sage-femme l’année dernière, avec plus de 23 400, et la Colombie-Britannique a enregistré le pourcentage le plus élevé avec plus de 22%.
Les sages-femmes fournissent des soins de santé aux femmes pendant la grossesse, le travail et la période post-partum, dans le but de faciliter une expérience positive centrée sur les besoins de la mère.
L’Association a indiqué qu’elle était au fait d’un seul autre sage-femme de sexe masculin qui a reçu sa formation au Canada, bien qu’il pourrait y en avoir quelques-uns ayant suivi leur formation ailleurs qu’au Canada.
Mais si les sages-femmes de sexe masculin sont extrêmement rares au Canada, l’association souligne que ce n’est pas nécessairement le cas dans d’autres pays.
Et comme la demande augmente au point que de nombreuses sages-femmes ont de longues listes d’attente, la présidente du groupe a déclaré qu’elle était plus qu’heureuse d’accueillir M. Maltais dans leurs rangs.
«De la position de l’Association, nous voulons davantage de sages-femmes exerçant au Canada, quel que soit leur sexe», a souligné Nathalie Pambrun. ■