Acadie Nouvelle

RENCONTRE AVEC… Dre Chantal Chiasson

MEMBRE DU CÉNB

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QU’EST-CE QUI VOUS A CONDUITE VERS LE DOMAINE DU CONSEIL ET DE LA DERMATOLOG­IE ESTHÉTIQUE?

J’avais un intérêt inné pour le domaine, étant donné que j’ai moi-même dû faire face à des problèmes d’eczéma qui ont même nécessité une hospitalis­ation. C’est en voyant les gens travailler que je me suis dit que ça pouvait aussi devenir ma profession. Il faut mentionner que, lorsque j’ai suivi ma formation, il y avait des dermatolog­ues seulement dans le système de santé public. Par ailleurs, j’ai aussi une grande passion artistique pour les outils technologi­ques, comme les lasers.

POURQUOI AVEZ-VOUS DÉCIDÉ D’OUVRIR VOTRE PROPRE ENTREPRISE?

Quand j’ai commencé à travailler dans le réseau public, il n’y avait pas beaucoup d’options de traitement­s à offrir. Mon option, celle d’embellir la peau, n’était même pas offerte. J’ai quand même essayé d’obtenir quelques outils pour donner ce service par le biais du système public (notamment des lasers pour effacer les « taches de vin »), mais ça prenait du temps avant d’avoir des réponses et il y avait beaucoup de dédales administra­tifs à compléter. Finalement, j’ai décidé de poursuivre ma carrière à mon compte en me procurant un premier laser, puis d’autres outils par la suite. Quelques employés se sont greffés autour de moi sans que ce soit trop planifié au départ. C’est toutefois à ce moment-là que je me suis dit que j’avais une responsabi­lité envers mes clients ainsi qu’envers mes collègues. L’institut est donc né comme ça, par un concours de circonstan­ces, mais rapidement, je me suis aperçue que le côté entreprene­urial de la chose me passionnai­t, même plus que je ne le croyais.

JUSTEMENT, QU’EST-CE QUI VOUS PASSIONNE LE PLUS DANS VOTRE TRAVAIL ET COMME ENTREPRENE­URE?

L’aspect des relations humaines directes avec les patients ainsi qu’avec les employés me comble énormément. Mon but, quand j’ai ouvert mon entreprise, c’était celui-là : de bâtir des liens à long terme avec mes clients ainsi qu’avec mon personnel. Ce que j’ai aussi aimé au début de l’aventure, c’était la possibilit­é de choisir les outils avec lesquels je veux travailler et de maintenir nos technologi­es à la fine pointe. Et à travers tout ça, il y a un côté créatif qui correspond bien à ma personnali­té.

QUELS ONT ÉTÉ LES PRINCIPAUX DÉFIS QUE VOUS AVEZ EU À RELEVER EN DÉMARRANT VOTRE ENTREPRISE?

Le premier défi pour moi était de devoir porter plusieurs chapeaux à la fois. En plus d’être médecine, j’étais aussi patronne, gestionnai­re (nous en avons par la suite embauché un en bonne et due forme) et technicien­ne. Il faut être très polyvalent lorsque l’on se lance en affaires. Je devais aussi offrir des services quotidiens du jour au soir, et même la fin de semaine, avant que l’équipe ne soit complète. Il y a aussi le côté marketing qui m’était inconnu. Ça n’a pas toujours été facile au départ, mais je crois que, même quand je travaillai­s dans le système public, je rêvais néanmoins d’avoir ma propre clinique à la fine pointe de la technologi­e. Or, je ne réalisais pas, à ce moment-là, que le rôle d’entreprene­ur pouvait être aussi important et prenant. J’étais peut-être un peu naïve, mais heureuseme­nt, je me suis vite adaptée. J’ai cependant fait quelques erreurs d’achat d’outils qui m’ont coûté cher, mais qui ne correspond­aient pas tout à fait à la demande. Je me suis donc ajustée à ça aussi au fil du temps.

EST-CE QUE VOUS OU VOTRE ENTREPRISE ÊTES IMPLIQUÉE DANS VOTRE COMMUNAUTÉ? SI OUI, COMMENT?

Nous sommes en relation avec le programme Caméra pour guérir, de l’artiste visuel Maurice Henri. Le programme permet à des jeunes en difficulté ici et de par le monde de s’initier à la photograph­ie afin de faire face à leurs défis et ainsi développer un esprit créatif. Nous organisons une ou deux fois par année des soirées arts, vin et chocolat pendant lesquelles des oeuvres d’art consignées sont vendues. Nous versons les profits au programme. Nous venons aussi en aide à d’autres organismes, comme le Centre de ressources et de crises familiales Beauséjour, et quelques autres.

À TITRE DE MEMBRE DU CONSEIL ÉCONOMIQUE DU NOUVEAU-BRUNSWICK, QUELS AVANTAGES VOYEZ-VOUS À ÊTRE MEMBRE D’UN

TEL ORGANISME?

Le Conseil incarne une superbe plateforme de réseautage en français. Comme entreprene­urs au Nouveau-Brunswick, nous avons évidemment accès à plusieurs ressources en anglais, mais c’est important d’en avoir aussi dans notre langue. Le CÉNB permet aussi ce que j’appellerai­s la pollinisat­ion des compétence­s à travers son réseau. Le banquet annuel nous permet d’ailleurs d’échanger entre nous beaucoup d’informatio­ns et de conseils à ce sujet. Les taux préférenti­els qu’offrent le Conseil par le biais de diverses institutio­ns, comme la caisse UNI ou encore Assomption Vie, sont également très avantageux pour nos entreprise­s et nos travailleu­rs.

EN TERMINANT, QUELS CONSEILS DONNERIEZ VOUS AUX GENS D’AFFAIRES OU À CEUX ET CELLES QUI SONGENT À S’Y LANCER?

Être passionné et se dire qu’on se lance parce que nous avons la flamme pour notre domaine et qu’elle est plus forte que tout de toute façon. Avoir une vision de ce que l’on souhaite offrir et prendre des risques calculés. Il faut aussi bien s’entourer et ne pas se gêner de demander des conseils. Au début, j’étais plus timide à cet égard et on se sent un peu seuls, mais j’ai vite compris que nous le sommes moins que l’on pense et que les gens d’affaires sont beaucoup plus ouverts que l’on croit. Personne n’hésitera à répondre à vos questions, car ils ont aussi passé par le même chemin que vous avant d’avoir du succès. Donc, ne pas se gêner et foncer!

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