La FrancoFête en Acadie en mode international
La 22e FrancoFête en Acadie qui se déroule du 6 au 11 novembre à Dieppe et Moncton accueille plus de 500 artistes et artisans de divers domaines des arts de la scène, dont 20 diffuseurs et programmateurs de l’Europe. C’est peut-être un peu moins qu’en 2017, mais c’est de la grande qualité, assure la nouvelle coordonnatrice de la SPAASI, Clotilde Heibing.
Chaque année, la FrancoFête reçoit une délégation étrangère sous l’égide de la Stratégie de promotion des artistes acadiens sur la scène internationale (SPAASI). Ces professionnels du monde des arts viennent apprécier l’évolution de la scène artistique de l’Acadie et de la francophonie canadienne. Pour plusieurs, c’est l’occasion d’inviter des artistes d’ici à se produire dans leur festival ou encore dans leur réseau de salles de spectacle. Beaucoup d’entre eux ont déjà accueilli des artistes de l’Acadie.
Cette année, la FrancoFête reçoit 20 professionnels de l’industrie des arts de la scène (diffuseur, programmateur, producteur, journaliste, agent, etc.) de la France, de la Suisse et de la Belgique. En 2017, la FrancoFête avait accueilli 30 délégués de l’international. Cette diminution est liée à l’arrivée tardive de la nouvelle responsable de la SPAASI, Clotilde Heibing.
«Nous avons eu même plus financement. Mais comme j’ai pris mes fonctions il y a seulement quatre semaines, ça s’est un peu précipité et on n’a pas eu le temps de faire autant de démarchage que les années précédentes. On a des délégués de très grande qualité. La moitié sont nouveaux et nous nous sommes assurés d’avoir des gens qui pouvaient nous apporter de nouvelles occasions», a déclaré Mme Heibing.
Les responsables de la SPAASI se sont donné comme objectif de maximiser les investissements. Déjà, le retour sur l’investissement est assez bon, soit l’équivalent de 5$ en devise pour chaque 1$ de financement. Cet argent est généré par les tournées des artistes et divers projets à l’étranger. Depuis 2011, ils ont répertorié 65 artistes acadiens exportateurs, dont 28 au cours de la dernière année. Tous ont reçu un appui en commercialisation de la Stratégie qui multiplie ses actions tout au long de l’année, la FrancoFête étant l’un des événements phares de leur plan d’exportation.
Au-delà de la musique, la SPAASI entend élargir son champ d’action aux six autres disciplines artistiques qui sont le théâtre, les arts visuels, le cinéma, la littérature, la danse et le cirque. La responsable de la SPAASI convient que certains secteurs exigent un peu plus de moyens. Les formes d’échanges avec les diffuseurs européens peuvent prendre plusieurs formes, que ce soit des tournées, des participations à des salons, des festivals, des coproductions ou des partenariats au travers d’universités.
«Le but est d’éviter que nos artistes, pour vivre de leur art, soient obligés de s’exiler et vivre ailleurs qu’en Acadie», a ajouté celle qui a travaillé dans le domaine du marketing en France avant de s’installer à Moncton. Elle considère que l’art a besoin d’une approche économique, de développement de marché et de marketing.
Selon celle-ci, l’art acadien a littéralement «le vent en poupe».
«Il y a vraiment un auditoire pour la francophonie hors pays majoritairement francophone et il y a une appétence pour ça.»
«Quand on exporte nos artistes acadiens, on les met en concurrence avec le monde entier et il faut être prêt à ça. Il faut avoir fait un travail de marketing, de développement et de compréhension des marchés cibles pour pouvoir se démarquer et être entendu sur la scène internationale. Il n’y a pas de honte à développer des moyens marketing au service de l’art.»