Veillit-il bien?
Le rapport Finn sur la gouvernance locale n’est jamais bien loin des mains de Frédérick Dion, directeur général de l’Association francophone des municipalités du Nouveau-Brunswick. Sa copie a les coins de pages arrondis tellement elle a été consultée depuis 10 ans. Des post-it ont noté les passages les plus intéressants et il y en a dans toutes les pages, avoue-t-il. S’il admet que ce n’est pas le temps de souffler les bougies d’un gâteau d’anniversaire, compte tenu du peu de réalisations adaptées du rapport en une décennie, c’est une occasion idéale de ramener le sujet de la gouvernance locale à l’avant-plan de l’actualité. Et par conséquent, ce document de référence devenu indispensable par la force des choses. «Ça demeure l’analyse la plus complète de notre monde municipal, car elle saisit bien le contexte de notre gouvernance locale. L’AFMNB a établi un consensus d’appui avec certaines réserves de ce rapport. Veillit-il bien? J’ai tendance à être d’accord là-dessus, car la question est plus pertinente que jamais. Mais il devrait aussi aller plus loin au sujet de la réforme fiscale des municipalités, car un ne va pas sans l’autre», analyse M. Dion. Certes, il y a eu l’adoption d’une nouvelle loi sur la gouvernance locale par le ministre libéral Serge Rousselle en 2017. Sans oublier la création des commissions de services régionaux, une initiative du ministre progressiste-conservateur Bruce Fitch en 2013. Mais selon le DG, la province continue de patauger dans les mêmes eaux troubles qu’il y a 10 ans. «Le fond du problème demeure le même. Nous piétinons ou ça n’avance pas vite. C’est difficile de parler de développement régional quand on n’a pas réglé la question de la gouvernance locale. Ça vient toujours nous rattraper», argue-t-il.