Les CSR: utiles ou de simples gouffres à argent?
La création des Commissions des services régionaux par le gouvernement Alward en 2013 a-t-elle été un succès? Alors que le rapport Finn proposait ces districts une fois la pleine municipalisation de la province complétée, Fredericton a préféré les instaurer dans l’état actuel des choses.
Chose certaine, les budgets de ces entités n’ont cessé de grimper au fil des années. Par exemple, dans la Péninsule acadienne, il en a coûté 5,5 millions $ aux municipalités membres en 2017 afin d’assurer les services de l’organisation, soit un million $ de plus qu’en 2013.
La hausse à la CSR-Chaleur est encore plus importante, passant de 5,2 millions $ à plus de 7,6 millions $ en seulement quatre ans.
Les communautés de la région de Kent ont également vu leurs contributions totales passer de 2,18 millions $ en 2013 à 3,13 millions $ en 2017.
Seules les commissions du Restigouche et du Nord-Ouest ont réussi à contrôler leurs dépenses durant cette période.
Campbellton et les environs n’ont payé que 260 000$ de plus en quatre ans (2,17 millions $ à 2,43 millions $), alors que Edmundston et les alentours ont même réussi à réduire leurs engagements de 4,93 millions $ en 2013 à 4,58 millions $ en 2017.
«Quand les commissions ont été formées, on a dit dès le départ qu’il fallait faire attention de ne pas tout leur envoyer. Dans la Péninsule acadienne, on l’a vu avec l’aéroport de Pokemouche, les services d’incendie et les services récréatifs. Ce sont des choses dans lesquelles le gouvernement semble vouloir moins s’impliquer, mais le besoin est là, alors il faut les payer. Les commissions sont donc pris avec ça et se demandent quoi faire avec», indique Georges Savoie, maire de Néguac et président de la CSR-Péninsule acadienne.
Les commissions offrent les services que les municipalités et les DSL veulent bien leur accorder, comme la gestion des déchets ou encore l’urbanisme, rappelle M. Savoie.
Elles doivent également administrer un personnel qui est souvent fortement sollicité par les demandes de plus en plus nombreuses et des plaintes des citoyens. Cela provoque notamment des congés de maladie prolongés ou encore la fermeture de bureaux satellites.
«La journée où les municipalités ne pourront plus se payer certains services, il faudra regarder à d’autres moyens de les dispenser, ou encore arrêter de les donner», mentionne le président de la CSRPéninsule acadienne, en songeant notamment à la crise de la gestion des déchets de la région. ■