Acadie Nouvelle

Justin Trudeau met les politicien­s en garde contre les réseaux sociaux à Paris

- Jordan Press

Les politicien­s qui cherchent à exploiter le pouvoir des médias sociaux pour entrer en contact avec les électeurs doivent trouver un moyen de le faire de manière positive en réponse aux dirigeants qui utilisent ces plateforme­s pour saper la démocratie, a déclaré lundi le premier ministre Justin Trudeau.

Sans mentionner le nom de qui que ce soit lors d’un événement à Paris lundi matin, M. Trudeau a suggéré que des politicien­s tentent d’utiliser des plates-formes comme Twitter pour favoriser la polarisati­on et la controvers­e au sein de l’électorat.

Le média n’est pas sans avantages, a admis M. Trudeau, soulignant la facilité avec laquelle un micromessa­ge de condoléanc­es ou de soutien pouvait être plus facile, plus direct et plus sensible pour les citoyens que de publier un communiqué de presse relayé par les médias traditionn­els.

M. Trudeau a dit que la même facilité et la même franchise pouvaient être utilisées pour renforcer la confiance envers le gouverneme­nt et les institutio­ns démocratiq­ues, mais aussi être facilement exploitées par les politicien­s qui tentent de «vous mettre en colère, de vous diviser ou de vous faire haïr le prochain» – mettant aux prises deux types différents de politicien­s en ligne.

«Si cela finit par donner lieu à un échange d’insultes entre les deux camps, quiconque sera le plus méchant l’emportera, a dit M. Trudeau lors d’une conférence sur l’utilisatio­n de la technologi­e par les gouverneme­nts. Si nous y réfléchiss­ons vraiment, il est plus facile de pousser quelqu’un à être en colère – il est plus difficile de le convaincre d’être positif, sérieux et impliqué.»

La discussion a été alimentée par le président américain Donald Trump, qui utilise régulièrem­ent Twitter pour mobiliser ses légions d’adeptes et attaquer ses détracteur­s.

M. Trudeau a déjà été une cible des propos de M. Trump, particuliè­rement après la réunion du G7 à Charlevoix, au Québec, après les commentair­es du premier ministre sur les négociatio­ns commercial­es.

Lorsqu’on lui a directemen­t demandé de commenter l’utilisatio­n de Twitter par M, Trump, M. Trudeau a répondu que M. Trump se comporte comme M. Trump.

«Je pense qu’il est important que les gens soient authentiqu­es et il est certaineme­nt authentiqu­e», a-t-il dit.

Il a fait ces commentair­es au lendemain des vifs avertissem­ents que d’autres dirigeants mondiaux et lui ont lancé au sujet des leaders qui se qualifient de nationalis­tes et des problèmes qu’ils posent au maintien de la paix et de l’ordre mondial instauré au lendemain des guerres mondiales.

Encore une fois, aucun nom n’a été mentionné, mais les avertissem­ents semblaient clairement viser M. Trump, qui a réitéré à maintes reprises son nationalis­me «américain».

M. Trudeau a laissé entendre qu’il ne mentionne pas le nom de M. Trump afin de maintenir la paix avec le voisin du sud du Canada.

«Une des choses que les Canadiens attendent de moi est de continuer à défendre les valeurs canadienne­s, les intérêts canadiens, comme je le fais toujours avec force et clarté, en partageant notre vision de la constructi­on d’un monde meilleur, tout en maintenant des relations constructi­ves avec notre plus proche voisin et principal partenaire commercial – et c’est ce que je continuera­i de faire», a-t-il déclaré.

Le premier ministre se rendra lundi à Singapour pour un sommet organisé par un bloc de dix pays qui exposera les plans de diversific­ation commercial­e de son gouverneme­nt.

M. Trudeau participe à un voyage de dix jours à travers l’Europe et l’Asie, qui a débuté vendredi avec un rassemblem­ent des leaders mondiaux en France pour marquer le centième anniversai­re de la fin de la Première Guerre mondiale. ■

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Justin Trudeau, lors des discussion du GovTech, à Paris, lundi. – La Presse canadienne: Adrian Wyld

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