DEUX ENTREPRISES ACADIENNES QUI INNOVENT
Les entrepreneurs de l’Atlantique seraient de plus avant-gardistes. Une nouvelle enquête de Statistique Canada démontre qu’ils investissent davantage dans l’innovation.
D’après l’enquête sur l’innovation et les stratégies d’entreprise, le nombre de compagnies novatrices à Terre-Neuve-etLabrador, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick et en Nouvelle-Écosse est passé de 46%, entre 2010 à 2012, à 69%, entre 2015 et 2017. Les entreprises du reste du Canada, de l’Ontario et de Québec affichent un rendement d’environ 80%.
Statistique Canada définit les entreprises novatrices comme celles ayant un meilleur rendement grâce à de nouveaux produits ou procédés, une nouvelle méthode marketing ou une nouvelle organisation.
Les raisons qui expliquent cette augmentation ne faisait pas partie du mandat de l’étude. Toutefois, l’organisme gouvernemental suggère quelques pistes.
«Il y a un décalage de cinq ans entre le cycle de l’étude de 2017 et celui de 2012. L’économie a beaucoup évolué au cours de cette période. Aussi, avec les progrès technologiques constants, la modernisation du milieu de travail et les efficiences organisationnelles dans le contexte de resserrements budgétaires, on pouvait s’attendre à ce résultat», explique Erin Smith-Young, assistante aux relations avec les médias.
L’étude a été menée auprès de 13 252 entreprises qui comptent au moins 20 employées et disposent de revenus de 250 000$ et plus.
DEUX ENTREPRISES ACADIENNES EN AVANT-PLAN
Deux entreprises acadiennes figurent dans les exemples cités par Statistiques Canada.
La Maison Beausoleil de Néguac, qui se spécialise dans la production d’huître, a créé une nouvelle chaîne pour augmenter sa productivité. «Notre industrie est en croissance, mais il n’y a que 24 heures dans une journée. Nous essayons d’être plus efficients pour répondre à la demande», explique le directeur général, Amédée Savoie.
Selon lui, cette chaîne de production et d’emballage automatisée en plus – unique au monde – augmente significativement la productivité. Le nouveau système, installé au printemps 2018, permet d’améliorer la durabilité et la salubrité alimentaire du produit. «Les huîtres passent moins de temps à l’usine
et plus de temps dans le réfrigérateur. Le processus est plus rapide.» Selon lui, l’automatisation aura un impact positif sur les employés. «Si nous pouvons augmenter nos revenus, nous pouvons mieux les payer», souligne-t-il.
L’entreprise produit des huîtres avec l’aide de 50 ostréiculteurs du Nouveau-Brunswick. Elle est présente sur les marchés nord-américain, asiatique, et européen.
De son côté, IPL Plastics, basée à Edmundston, fabrique différents types de plastique dans le secteur de l’emballage en vrac, de l’alimentation, d’environnement et de la manutention des matériaux
L’entreprise a conçu une technologie d’impression pour les emballages avec l’objectif d’assurer sa croissance et de demeurer concurrentiel au niveau international.
«Jusqu’à tout récemment, lorsqu’un client nous confiait un nouvel emballage, il fallait attendre de 10 à 12 semaines avant que les étiquettes arrivent et que le client puisse emballer ses produits et les commercialiser», explique Joey Corriveau, directeur de la production à l’usine d’IPL à Edmundston.
La nouvelle technologie a permis à la compagnie d’embaucher 50 nouveaux employés en un an et d’éliminer la perte de revenus associée à l’équipement désuet. Quelque 200 personnes travaillent maintenant pour l’entreprise. ■