LES PORTES TOURNANTES
Le Nouveau-Brunswick vient de connaître son troisième gouvernement de suite s’étant fait montrer la porte après un seul mandat. Blaine Higgs pourra-t-il réussir là où ses prédécesseurs ont échoué? Plusieurs écueils menacent le gouvernement minoritaire de Blaine Higgs. La volonté affichée des progressistes-conservateurs de relancer le débat sur l’exploitation du gaz de schiste dans la province ne passera pas comme une lettre à la poste. Le Parti vert en fera certainement son cheval de bataille et dirigera les forces qui s’opposeront avec vigueur à la fin du moratoire sur la fracturation hydraulique. Le parti de l’Alliance des gens n’est également pas tellement chaud à l’idée de vouloir renouer avec l’exploitation du gaz de schiste. Un de ses candidats qui a été élu dans la région de Fredericton a même fait campagne contre cette ressource. Quel sera le plan du gouvernement Higgs concernant la lutte au changement climatique? On sait qu’il va rejoindre les provinces qui s’opposent à la taxe sur le carbone que compte mettre en place dès janvier le gouvernement de Justin Trudeau. Ce dossier controversé devrait lui aussi opposer le gouvernement Higgs et le Parti vert.
La lutte au déficit est l’enjeu sur lequel tous les partis pourraient s’entendre, mais le diable est dans les détails. En nommant un député sans aucune qualification particulière en matière économique ou fiscale, Blaine Higgs sera dans les faits le ministre des Finances et le président du Conseil du trésor de la province. Sachant qu’il ne sera pas enclin à augmenter les taxes et les impôts, c’est dans la colonne des dépenses que son gouvernement devra sabrer.
La santé et l’éducation étant les deux principaux postes budgétaires, c’est de ce côté qu’il faudrait envisager des coupures. Le gouvernement minoritaire de Blaine Higgs aura-t-il la volonté de revoir à la baisse le nombre d’écoles et d’hôpitaux dans cette province? Il serait fort étonnant que les partis d’oppositions lui laissent le chemin libre.
La bonne gestion des finances publiques ne sera pas suffisante pour remettre la province sur la voie de la prospérité. Il faudra connaître au cours des prochaines années une augmentation de la croissance économique. Les défis s’annoncent des plus grands à ce chapitre. Le Nouveau-Brunswick a une population qui vieillit à vue d’oeil, ce qui se traduit par un manque de plus en plus criant de main d’oeuvre. Le Nouveau-Brunswick devra se doter d’une stratégie pour le recrutement et la rétention des immigrants. Certaines régions de la province comme le Madawaska ne parviennent pas à trouver des travailleurs pour combler les postes qui s’ouvrent.
Le gouvernement minoritaire de Baine Higgs aura, au cours des prochains mois, du pain sur la planche. Le dossier des ambulances et celui de la privatisation de l’extra-mural devraient tenir occupé le nouveau ministre de la Santé. Devant tous ces défis, on peut espérer que le nouveau ministre de l’Éducation, Dominic Cardy, ne voudra pas relancer la controverse des autobus bilingues qui l’avait opposé à l’ancien ministre Serge Rouselle!