Acadie Nouvelle

Volleyball: les soeurs Druart ont choisi de vivre leur passion en français

- Stéphane Paquette stephane.paquette@acadienouv­elle.com

L’assimilati­on a toujours été un phénomène préoccupan­t dans la communauté acadienne. Au fil des ans, plusieurs jeunes francophon­es ont perdu leur langue maternelle pour une multitude de raisons. Sauf que les temps changent, et depuis plusieurs années, on voit la tendance inverse s’installer. De plus en plus de jeunes anglophone­s choisissen­t d’apprendre le français. C’est le cas des soeurs Annie et Eliza Druart, qui ont opté pour l’Université de Moncton.

Annie Druart s’est jointe à l’équipe de volleyball des Aigles Bleues il y a déjà trois ans.

Cette saison, sa soeur cadette Eliza a suivi ses traces.

Pour les deux anciennes élèves de l’école secondaire Harrison Trimble (à Moncton), l’Université de Moncton représente un défi emballant.

«Je suis des cours de français depuis l’école primaire et je ne voulais pas perdre ça», raconte l’ainée Annie.

«En étudiant en français, ça nous ouvre tellement de portes un peu partout. J’adore aussi la culture acadienne. Les Acadiens sont tellement fiers, inclusifs et énergiques. On le voit à chacune de nos parties», ajoute l’athlète âgée de 20 ans.

«C’est super d’avoir ma soeur avec moi. Nous sommes très honnêtes envers l’une et l’autre. Si j’ai un problème avec quelque chose, je peux me tourner vers elle et elle n’aura pas peur de me dire ce qui ne va pas. C’est très pratique!»

La cadette n’allait pas rater la chance de rejoindre sa grande soeur et de partager son expérience acadienne.

«J’étais avec le programme de Monette (Fuzion) depuis quelques années et j’ai vu la chance d’étudier en français», explique celle qui poursuit ses études en chimie à l’U de M. «C’est un peu étrange au début de voir que tout se passe en français, mais je me suis adapté rapidement», ajoute la volleyeuse âgée de 18 ans.

«Mes parents m’ont appuyé depuis le début. Ils réalisent que c’est une très bonne chose pour le marché du travail. Ils savaient que j’allais bien m’ajuster.»

L’entraîneus­e-chef du Bleu et Or se réjouit de pouvoir compter sur deux athlètes qui ont fait le choix d’étudier dans la langue de Molière et de Gérald LeBlanc.

«Ce sont d’abord et avant tout deux bonnes athlètes, qui sont faciles à diriger», mentionne Monette Boudreau-Carroll.

«Elles s’appuient l’une et l’autre dans leur apprentiss­age. Ça fait une grosse différence. Ça permet notamment à Eliza de rentrer un peu plus facilement dans l’équipe. Ça lui donne un peu de stabilité dans l’instabilit­é d’une nouvelle équipe et d’une deuxième langue.»

Les soeurs Druart ne sont pas les seules anglophone­s avec le Bleu et Or puisque Nikki Jamieson (de Fredericto­n) fait aussi partie du groupe.

Eliza n’est pas bruyante, mais c’est une grosse travaillan­te. On peut se fier à elle. Annie voulait étudier en français. Elle aime la culture acadienne et elle adore être sur le campus», souligne la pilote de l’U de M.

Selon elle, on verra de plus en plus d’athlètes anglophone­s opter pour des institutio­ns et des équipes sportives francophon­es au cours des prochaines années.

«Il y en a plusieurs qui s’en viennent. La jeune génération a tout fait de l’immersion en français. Cela dit, ce n’est pas la langue que je regarde en premier, c’est le talent et le vouloir de faire partie de quelque chose de plus gros qu’elles-mêmes.» ■

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Annie Druart s’est jointe à l’équipe de volleyball des Aigles Bleues il y a trois ans. Cette saison, sa soeur cadette Eliza a suivi ses traces. - Acadie Nouvelle: Stéphane Paquette

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