Doug Ford: un très mauvais signal
Monsieur le premier ministre. Le Richelieu International vient de prendre connaissance de votre décision de ne pas poursuivre le projet de création d’une université francophone en Ontario.
Les promesses électorales étant ce qu’elles sont, il convient de les recevoir avec circonspection. Néanmoins, il est toujours décevant d’apprendre qu’elles ne seront pas tenues. Cependant, notre plus grande déception provient de la modification de la Loi sur les services en français, qui abolit le poste de commissaire aux services en français et transfert ses attributions à l’ombudsman. C’est un très mauvais signal que vous envoyez sur le plan politique, alors que le Canada va bientôt célébrer le cinquantenaire de la Loi sur les langues officielles.
Le Richelieu International, organisme au service de la jeunesse et de la francophonie, qui fut fondé à Ottawa il y a près de 75 ans et y a toujours son siège social, vous demande de revenir sur ces décisions qui ne lui semblent pas du tout fondées. Savoir reconnaître ses erreurs et les corriger est le signe qui caractérise tout grand homme politique. Une population francophone constituée de plus de 600 000 citoyens qui vivent dans votre province ne peut être tenue pour quantité négligeable. Au-delà de la pertinence de vos mesures législatives, laquelle reste à démontrer dans le cadre des contraintes budgétaires derrière lesquelles vous abritez votre rhétorique, il convient de s’interroger à la fois sur leur légitimité et sur leur constitutionnalité.
C’est la raison pour laquelle, si vous décidiez de maintenir les décisions ci-dessus évoquées, inacceptables tant pour les francophones qui vivent en Ontario que pour tous ceux qui peuplent le Canada d’un océan à l’autre, le Richelieu International se réserverait le droit et le devoir de demander aux plus hautes instances juridiques compétentes de les examiner pour en vérifier le caractère constitutionnel.