Acadie Nouvelle

LE SLAM ENVAHIT LES RUES DE MONCTON

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com @SylvieMous­seau1

En vous arrêtant dans les bars, les cafés, les théâtres, les galeries d’art ou encore en voyageant en autobus dans le Grand Moncton, vous aurez peut-être la chance d’entendre un poète ou un slameur déclamer sa poésie. Seize artistes de l’Acadie, du Canada, de la France, de la Belgique, de la Guadeloupe et de l’Afrique se produiront dans divers lieux publics jusqu’au 2 décembre.

Après le cinéma, c’est au tour du slam d’envahir le Grand Moncton. L’objectif du 2e Festival internatio­nal de slam/poésie en Acadie est d’aller à la rencontre du public, là où il se trouve.

«Le slam ce n’est pas une discipline des arts de la scène où on compte le nombre de billets vendus. Nous ne sommes pas dans cette dynamique-là, mais plutôt dans la dynamique d’aller vers les gens là où ils sont», a déclaré la directrice générale du Conseil provincial des sociétés culturelle­s (CPSC).

Les activités ont débuté lundi matin dans un café de la rue Main à Moncton avec la poésie de Paul Bossé. Un petit groupe de personnes a assisté à cette prestation matinale. Le poète de Moncton admet qu’il est rare de voir des lectures de poésie aussi tôt le matin. Tout en sirotant leur café, les festivalie­rs ont écouté les mots du poète.

«C'est un peu comme s'il ,y avait 12 heures de décalage, parce qu habituelle-ment, on lit de la poésie plus en soirée», a confié celui qui a présenté des textes de son recueil Les Démondeurs ainsi qu'un poème inédit Sombre âge. Ce poème se retrouvera probableme­nt dans son prochain recueil qu'il envisage de publier en 2020. Intitulé Apesanteur, cette 6e oeuvre du poète et cinéaste aura quelque chose de spatial, frôlant même la science-fiction. Paul Bossé, qui a invité le public à faire une balade poétique en autobus avec lui jeudi, apprécie ce genre de festival qui apporte della poésie dans la ville et dans le quotidien des gens. «Si on vivait dans un monde poétique, je pense qu'il y aurait moins de souffrance et plus une appréciati­on de la vie et de belles choses de la vie, captivante­s et inté-ressantes. Les poètes sont obsédés par les sens et les observatio­ns. Quand ils écrivent leur poème, ils prennent le temps de vivre vraiment et c'est pour ça qu 'ilnya jamais assez de poésie.» S'inspirant du monde qui l'entoure, sa poésie est intimement liée à son travail de cinéaste documentai­re puisque ses poèmes s'apparenten­t souvent à de petits synopsis de film. Ce sera la première fois qu'il dé-clamera de la poésie dans un autobus mu-nicipal. «L'autobus, c'est une expérience nou-velle pour moi et le fait d'être en mouve-ment, ça peut être le fun», a ajouté Paul Bossé, qui sera aussi de la distributi­on du grand happening de clam et de poésie, vendredi soir, au Centre culturel Aberdeen. Sous le thème de l'inclusion sociale, le 2e Festival s'ouvre vers l'internatio­nal pour sa deuxième année en accueillan­t de nom-breux artistes de l'étranger. La comédienne et écrivaine française Pauline Guillerm, la fondatrice d'un collectif slam en Belgique, Lisette Lombé, et un jeune slameur burki-nabé Modibo Sangaré figurent parmi les artistes invités. Le public pourra égale-ment faire la rencontre de Philippe Calodat et Davis Érauss de la Guadeloupe, de Paul Dallaire et Marianne St-Onge du Québec, de l'humoriste et conteur acadien Daniel Pinet, ainsi que de Josée Thibault de l'Alberta et Amber O'Reilly du Manitoba. De l'Acadie, le festival reçoit aussi la comédienne et artiste de la danse Lou Poirier. Réal J. LeBlanc, un poète et cinéaste innu d'origine acadienne, parti-cipe aussi au festival. «Notre festival fait suite au FICFA qui est un festival grandiose. Ça permet de garder un lien. Nous avons vu de beaux films et ç'a nous a habité. On veut que ça continue. Je peux dire que Réal J. LeBlanc va prolonger le FICFA à sa façon», a par-tagé Marie-Thérèse Landry. Parmi les nouveautés du festival, men-tionnons le slam dans les cafés et le spec-tacle happening Slam pour un quidam qui rassembler­a tous les slameurs. Y figure éga-lement le Taxi Voltaire, qui sera le théâtre d'échanges poétiques entre le chauffeur Jean-Marc Dugas et les artistes invités. Ces échanges feront partie du spectacle du 30 novembre, organisé de concert avec la compagnie DansEncorp­s, la Galerie 12 et la Galerie Sans Nom. Le programme com-prend aussi des ateliers publics sur la pré-sence scénique et le spectacle de l'artiste performeur Yao. ■

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– Acadie Nouvelle: Sylvie Mousseau Paul Bossé en pleine lecture matinale au Café C’est la Vie à Moncton, lundi.
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