«Je ne voulais pas faire la belle-mère en arrière»
Avant la fin de l’entrevue, nous nous éloignons un peu des affaires universitaires pour parler de ce qui se passe à Fredericton.
La formation politique au sein de laquelle elle a milité pendant de nombreuses années, le Parti progressiste-conservateur, est aujourd’hui au pouvoir.
Son ancien collègue, Blaine Higgs, est désormais le premier ministre et travaille de près avec Kris Austin, le chef d’un parti ouvertement hostile à certains acquis et droits des francophones.
À titre d’ex-élue progressiste-conservatrice et de francophone, que pense-t-elle de tout cela? Mado Dubé ne mord pas à l’hameçon et explique qu’elle veut demeurer neutre.
«J’ai tourné la page. Je vais laisser les joueurs qui sont dans la scène politique active répondre. Je m’étais vraiment dit ça quand j’ai quitté; je ne voulais pas faire la belle-mère en arrière qui fait des commentaires. (...) Je pense que c’est important dans le rôle que j’occupe, d’être neutre.»
Elle dit avoir été approchée à plusieurs reprises au cours des derniers mois pour se prononcer sur l’actualité politique, mais qu’elle n’a pas voulu le faire. C’est une question de principe, ditelle.
«J’ai eu ma chance lorsque je suis arrivée sur la scène (politique) de mettre en avant-plan ma vision et mes projets. Maintenant, c’est à quelqu’un d’autre de gérer. Je vais les laisser gérer. Non, je ne ferai pas la matante en arrière. Je ne veux pas ça.»
Mado Dubé lance qu’elle brisera peut-être son silence un jour, mais que l’on a intérêt à ne pas retenir notre souffle. Sa nouvelle neutralité politique lui convient tout à fait pour l’instant. «Peut-être des mémoires dans quinze ans. Je pourrai faire un recul sur tout ça, mais en ce moment, je me sens bien. Je me sens vraiment bien», affirme-t-elle, un sourire aux lèvres.
Elle confie d’ailleurs qu’elle est à l’UMCE pour rester. Elle ne sera ni candidate aux élections fédérales de 2019, ni au rectorat de l’Université de Moncton, assure-t-elle. - PRN