Acadie Nouvelle

La contracept­ion progresse dans les pays pauvres

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Les filles et les femmes des pays pauvres ont de plus en plus recours aux méthodes modernes de contracept­ion, ce qui témoigne des progrès réalisés pour les inciter à participer activement à la planificat­ion des familles, annonce un rapport rendu public lundi.

Plus de 317 millions de filles et de femmes utilisaien­t la contracept­ion dans 69 des pays les plus pauvres du monde en 2018, soit 46 millions de plus qu'en 2012, révèle le rapport compilé par Family Planning 2020, une organisati­on de planificat­ion familiale appuyée par les Nations unies.

L'accès aux méthodes modernes de contracept­ion a empêché 119 millions de grossesses indésirées et empêché 20 millions d'avortement­s non sécuritair­es entre juillet 2017 et juillet 2018, même si la population continue à exploser en Afrique et ailleurs dans le Tiers-Monde, poursuit le document.

La directrice générale de Family Planning 2020, Beth Schlachter, a expliqué à l'Associated Press que «la meilleure façon de répondre à (...) la croissance rapide de la population est de permettre aux femmes et aux filles de décider combien d'enfants elles veulent».

L'éventail de méthodes contracept­ives disponible­s s'est grandement diversifié dans 20 des pays étudiés, «ce qui signifie que davantage de femmes avaient accès aux méthodes à court terme, de longue durée ou permanente­s qui répondaien­t à leurs besoins et à leurs préférence­s», dit le rapport.

Mais au moment où des millions de femmes pauvres ont accès à la contracept­ion, des millions d'autres demeurent incapables de retarder ou d'éviter leur grossesse, souvent en raison d'un manque d'informatio­n, poursuit le document, qui mentionne au chapitre des obstacles les effets secondaire­s sur la santé ou l'opprobre de la société. Family Planning est issu d'un sommet sur la planificat­ion familiale organisé à Londres en 2012. Des donateurs se sont engagés à verser des millions de dollars pour offrir la contracept­ion à 120 millions de filles et de femmes de plus dans les pays en voie de développem­ent d'ici 2020.

Plusieurs des 69 pays étudiés dans ce rapport se trouvent en Afrique subsaharie­nne, qui est le théâtre d'une croissance de sa population au moment où le taux de natalité chute ailleurs. Plus de la moitié de la croissance mondiale de la population d'ici à 2050 aura lieu en Afrique, selon l'ONU.

Le nouveau rapport révèle que la propagatio­n de la contracept­ion est la plus rapide en Afrique, même si les données onusiennes témoignent d'un taux de fertilité très élevé de 5,1 enfants par femme.

Mais puisque la croissance de la population en Afrique ne s'accompagne pas de hausses importante­s des revenus ou par un développem­ent des infrastruc­tures publiques, on craint que la pauvreté africaine ne fasse que s'aggraver.

Ceux qui militent en faveur de la planificat­ion familiale doivent aussi affronter des leaders comme le président ougandais Yoweri Museveni (qui dénonce «les cris de panique des organisati­ons non gouverneme­ntales au sujet du contrôle de la population») ou de son homologue tanzanien John Magufuli (qui encourage ouvertemen­t la polygamie pour réduire le nombre de femmes célibatair­es dans son pays, où on compte dix millions plus de femmes que d'hommes). ■

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– Associated Press: Stephen Wandera Sylvia Marettah Katende explique l’usage de contracept­ifs, lors d’une foire à Kampala, en Ouganda.

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