ET SI C’ÉTAIT NOUS?
Les Franco-Ontariens sont en beau joual vert depuis que Doug Ford leur a craché au visage en annonçant des compressions aux services en français.
La semaine dernière, des centaines d’élèves ont quitté les bancs d’école, la députée progressiste-conservatrice Amanda Simard a claqué la porte de son caucus et plusieurs milliers de personnes sont descendus dans les rues.
En voyant ça, je me demande comment les Acadiens du Nouveau-Brunswick réagiraient s’ils se retrouvaient dans le même bateau. Je ne dis pas que c’est ce qui va se produire, mais ça reste tout de même de l’ordre du possible.
Il faut tout d’abord reconnaître que Blaine Higgs a récemment dit (du bout des lèvres) que la minorité francophone n’avait pas à s’inquiéter.
Cela ne veut pas dire pour autant qu’il s’est soudainement transformé en Capitaine Acadie.
On parle quand même d’un ancien militant du CoR qui a pris le pouvoir grâce à l’appui de l’Alliance des gens du N.-B. (un parti «bilinguophobe») et qui continue défendre des positions qui sont problématiques aux yeux de certains leaders acadiens. Bref, que se passerait-il si Higgs s’en prenait à certains acquis des francophones au nom de la rigueur budgétaire? Assisterait-on à des manifestations monstres (qui ne regrouperaient pas seulement les membres du noyau dur de la société civile acadienne)?
Si je pose la question, c’est que ces dernières années, les organisateurs de manifs contre le «trou noir» de l’assuranceemploi et la fracturation hydraulique n’ont pas réussi à rassembler des milliers de personnes.
Ce sont pourtant des enjeux qui sont plus «grand public» et qui franchissent les barrières linguistiques. On peut se demander à quoi on aurait droit si la cause du jour était la survie du Commissariat ou de Vitalité.
Et puis il ne faut pas se faire des accroires; deux ou trois cents Acadiens en beau fusil, ça ne ferait pas trembler les progressistesconservateurs. Surtout s’ils demeurent dans des circonscriptions qui les ont largement boudés lors des dernières élections. Pour conclure, je vous lance la question suivante; que ferait Robert Gauvin s’il se retrouvait dans les mêmes souliers qu’Amanda Simard?