Il faut un village
Au fil des ans, et à travers ces déplacements entre la métropole texane et la capitale russe, en passant par la petite communauté nordique de la Baie d’Hudson, un village s’est mobilisé autour du couple et de leurs enfants Pierre, Léon et Sophie, respectivement âgés de sept, cinq et deux ans. Demander de l’aide ne venait pas naturellement pour Véronique Morin. «Au début de la mission, quelqu’un m’a dit: “Véronique, promets-moi une chose; promets-moi que tu ne vas enlever à personne le privilège de se sentir utile», se souvient-elle.
Et le plaidoyer n’est pas tombé dans l’oreille d’une sourde: «Ça m’a vraiment forcée à voir les choses d’un autre angle. Là où avant, j’avais peur de déranger, maintenant, j’essaie d’honorer toutes les offres d’aide que je reçois», relate la Dre Morin. À Houston, la communauté dans laquelle évolue la famille québécoise est «tissée serrée».
C’est ce qui aide les trois enfants à «normaliser l’expérience» qu’ils s’apprêtent à vivre, spécifie-t-elle: «Ils ont des amis dont les papas sont partis dans l’espace, ils sont revenus (...) Pour eux, c’est quelque chose que certains parents font».
Voir son père, voir son mari, s’envoler vers l’espace, promet d’être quelque chose d’inoubliable. C’est l’expérience que vivront sous peu Véronique Morin et son trio: ils se trouvent actuellement à Baïkonour, au Kazakhstan, d’où décollera la navette de David Saint-Jacques. – La Presse canadienne