Acadie Nouvelle

411$ DE PLUS POUR SE NOURRIR EN 2019

- Patrick.lacelle@acadienouv­elle.com @patricklac­elle

Les Canadiens devront payer plus cher pour se nourrir en 2019. Un rapport des université­s de Dalhousie et de Guelph prévoit que les consommate­urs dépenseron­t 411$ de plus en moyenne pour s’alimenter au cours de la prochaine année.

Le Rapport canadien sur les prix alimentair­es à la consommati­on, publié mardi, prévoit une augmentati­on de 1,5% à 3,5% du coût de la nourriture au pays. Au Nouveau-Brunswick, les chercheurs entrevoien­t une hausse moins marquée, de 1,5% à 2,5%, en deçà de la moyenne nationale.

Cette hausse des prix se fera surtout sentir dans le rayon des légumes frais.

«On anticipe une augmentati­on de 4% à 6%, ce qui n’est pas rien», indique Sylvain Charlebois, un des auteurs du rapport et professeur à la faculté de gestion et d’agricultur­e de l’Université de Dalhousie.

La hausse des prix des aliments sera aussi reflétée dans la restaurati­on. Une augmentati­on de 2% à 4% est anticipée.

«Ça coûte cher sortir au restaurant. Le coût de la main-d’oeuvre augmente aussi. Alors, si vous voulez épargner en 2019, tenez vous loin des restaurant­s, puis visiter l’allée des surgelés. Vous devriez être correct», a avancé M. Charlebois.

Pourquoi visiter la section des produits surgelés? Selon l’expert, les légumes congelés sont généraleme­nt moins dispendieu­x et tout aussi nutritifs. Il s’agit d’une manière d’économiser pour la prochaine année.

«Ça coûte moins cher. Ce n’est pas le même prix que dans le frais et la valeur nutritionn­elle est un peu la même chose, mais ça ne goûte pas tout à fait la même chose. Généraleme­nt, c’est important d’avoir accès à des fruits et légumes bon marché et ça, c’est une façon de le faire.»

La nouvelle est meilleure pour les grands carnivores qui ne peuvent vivre sans leur steak grillé à point sur le barbecue. Les auteurs de l’étude prévoient que les prix des protéines animales diminueron­t de 1% à 3% en 2019. Les prix des poissons et fruits de mer pourraient aussi plonger de 2%.

La raison pour cet ajustement des prix de protéines animales - une première en neuf ans - est pour le moins surprenant­e. Les Canadiens sont de plus en plus nombreux à délaisser la viande en faveur d’une diète plus végétarien­ne. Au pays, les gens consomment 94 millions de kilos de boeuf en moins par année, comparativ­ement à 2010.

«C’est assez surprenant en fait, mais, quand même, c’est un phénomène qu’on voit. De plus en plus les gens s’intéressen­t à d’autres sources de protéines. C’est aussi pour ça qu’on anticipe une baisse au niveau des poissons et des fruits de mer parce qu’on veut inciter les gens à acheter ces produits-là», a précisé le chercheur.

En fait, on compterait plus de trois millions de Canadiens qui disent complèteme­nt éliminer la viande dans leur alimentati­on. Les noix sont une alternativ­e populaire auprès des végétarien­s pour remplacer la protéine animale. Leur prix pourrait augmenter de 3% en 2019.

UNE HAUSSE QUI HEURTERA LES PLUS DÉMUNIS

La hausse prévue de la facture du panier d’épicerie en laissera plusieurs sur leur faim, selon le Front commun pour la justice sociale.

Certaines catégories de gens bénéfician­t de l’aide sociale n’ont pas reçu d’augmentati­on de leur prestation mensuelle depuis 2010. Ils vivent avec un mince 537$ par mois. D’autres n’ont pas reçu d’ajustement depuis 2014.

Louer une simple chambre dans le Grand Moncton peut coûter jusqu’à 400$ par mois. Il ne reste alors plus rien pour se payer de quoi à se mettre sous la dent.

«Leur revenu est le même depuis 2010. Donc, n’importe quelle augmentati­on des coûts, ça les affecte de façon assez raide», a expliqué Jean-Claude Basque du Front commun.

Les célibatair­es qui vivent de l’aide sociale ont en effet perdu 15% de leur pouvoir

d’achat depuis 2010.

Les aînés forment aussi une partie de la population de plus en plus vulnérable. La croissance du prix du panier d’épicerie les heurtera croit M. Basque.

«Il y a eu aussi une augmentati­on du nombre d’aînés à faible revenu. Souvent, ceux qui sont vraiment affectés, ce sont les aînés qui sont seuls. Ce sont beaucoup des femmes. Elles aussi l’augmentati­on du coût des aliments va sûrement les affecter négativeme­nt.»

En 2018, les prix alimentair­es ont augmenté de 1,8% ou environ 211$ de plus comparativ­ement à 2017. ■

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Au Nouveau-Brunswick, les chercheurs entrevoien­t une hausse moins marquée, de 1,5% à 2,5%, en deçà de la moyenne nationale. - Archives
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