GES: Blaine Higgs revoit les objectifs du N.-B. à la baisse
Le gouvernement de Blaine Higgs revoit à la baisse les objectifs de réduction de gaz à effet de serre du N.-B.
Fredericton a aussi l’intention de lancer un nouveau recours judiciaire contre le gouvernement fédéral et sa taxe sur le carbone en plus de participer à celui de la Saskatchewan.
La province entend également demander à Ottawa de la laisser réglementer elle-même ses grands émetteurs industriels.
Blaine Higgs a présenté ses intentions en matière de changements climatiques à la presse, mercredi, dans la capitale provinciale.
Le premier ministre souhaite conserver le plan d’action sur les changements climatiques adopté par le précédent gouvernement tout en révisant à la baisse ses objectifs de réduction de GES. Le plan libéral prévoit que les émissions de carbone de la province ne dépasseront pas 14,8 mégatonnes en 2020 et 10,7 mégatonnes en 2030.
Les progressistes-conservateurs souhaitent plutôt établir le plafond pour 2030 à 14,1 mégatonnes.
Selon le gouvernement, il s’agit de la juste part du Nouveau-Brunswick pour que le Canada atteigne ses propres objectifs de réduction de GES.
«Le Nouveau-Brunswick fait déjà partie de la solution à ce défi mondial que sont les changements climatiques», a déclaré M. Higgs.
D’après les plus récentes données disponibles, les émissions de GES du NouveauBrunswick étaient de 15,3 mégatonnes en 2016, en hausse de 8,5% par rapport à l’année précédente.
Le plan de Blaine Higgs, comme celui de Brian Gallant avant lui, ne prévoit pas de taxe sur le carbone à être payée par les consommateurs.
Puisque la province refuse de mettre un prix sur le carbone, le gouvernement fédéral récoltera sa propre taxe au Nouveau-Brunswick à partir du 1er avril.
En plus de sa participation à la contestation judiciaire lancée par la Saskatchewan, Fredericton entend lancer son propre recours pour mieux faire valoir les particularités du Nouveau-Brunswick comme sa ruralité et l’absence de transport en commun.
«La taxe sur le carbone du gouvernement fédéral cible injustement nos entreprises et représente un fardeau financier trop lourd pour les résidents ordinaires qui doivent chauffer leur maison en hiver et se déplacer en voiture», a indiqué le premier ministre.
Contrairement à ce qui était prévu dans le plan du précédent gouvernement, les progressistes-conservateurs souhaitent proposer une solution «fabriquée au Nouveau-Brunswick» pour réglementer les grands pollueurs industriels au lieu de laisser Ottawa s’en charger.
L’approche du Nouveau-Brunswick permettra de «réduire les émissions de GES sans désavantager les industries de la province par rapport à la concurrence», promet le gouvernement.
Fredericton a cependant peu de temps pour convaincre Ottawa puisque la réglementation fédérale pour les grands émetteurs doit entrer en vigueur le 1er janvier.
La directrice générale du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick, Loïs Corbett, déplore la décision des progressistes-conservateurs d’«affaiblir les ambitions» de la province en matière de réductions de GES.
La création d’une réglementation néobrunswickoise des grands émetteurs à la place d’un règlement national inquiète aussi la porteparole du groupe écologiste.
«Est-ce que la réglementation sera plus faible que celle pour une raffinerie à Montréal ou en Irlande? Il va falloir attendre pour voir ce que ça veut dire pour la raffinerie de Saint-Jean.»
La porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement, Cathy Rogers, a accusé le gouvernement de gaspiller le temps et l’argent des contribuables dans des recours judiciaires qu’il n’a aucune chance de gagner. ■