Acadie Nouvelle

Les chances qu’un homardier rencontre une baleine noire sont presque nulles

- Jean-marc.doiron@acadienouv­elle.com @jmdoironAN

Le risque que des baleines noires nagent dans les eaux peu profondes où pêchent les homardiers est presque nul, «mais il n’est pas zéro», selon les scientifiq­ues du ministère des Pêches et des Océans.

L’Union des pêcheurs des Maritimes (UPM), organisme qui représente la grande majorité des pêcheurs côtiers de l’est du Nouveau-Brunswick, demande depuis le printemps que les eaux peu profondes - soit 37 mètres et moins - près des côtes soient exemptées des fermetures visant la protection des baleines noires.

Ses membres avancent qu’étant donné que ces secteurs ne sont pratiqueme­nt jamais fréquentés par les baleines, leur fermeture a très peu d’impact sur la protection des cétacés.

Mardi, des porte-paroles des scientifiq­ues du ministère des Pêches et des Océans ont affirmé que parmi les 171 baleines noires observées dans le golfe du Saint-Laurent en 2017 et 2018, une seule se retrouvait dans des eaux de moins de 50 mètres de profondeur.

«Ce n’est pas surprenant, parce qu’on ne voit pas beaucoup de zooplancto­n - la nourriture des baleines - dans les eaux de moins de 50 mètres», a affirmé Mike Hammill, biologiste du MPO, lors d’un point de presse téléphoniq­ue, mardi.

Les dirigeants de l’UPM se sont dits encouragés par ce qu’ils ont entendu du MPO, mardi.

«Les données supportent les affirmatio­ns des pêcheurs côtiers selon lesquelles les baleines noires de l’Atlantique Nord se nourrissen­t rarement à l’intérieur des zones ou les eaux ont moins de 50 mètres de profondeur et par conséquent, n’y demeurent pas. Le risque d’interactio­n avec les engins des pêcheurs côtiers est donc très faible. Ils pêchent pour la plupart à moins de 36 mètres de profondeur et bougent progressiv­ement vers la côte au fil de la saison», affirme le directeur général de l’UPM, Martin Mallet.

«Au niveau de la performanc­e, l’industrie du homard du sud du golfe du Saint-Laurent a un taux d’incident de zéro avec les baleines noires de l’Atlantique Nord», ajoute Carl Allen, président de l’UPM.

Interrogés à savoir si une baleine avait été observée dans des eaux de moins de 20 brasses (37 mètres) de profondeur, les scientifiq­ues du MPO ont affirmé qu’ils n’avaient pas la réponse à portée de la main. Ils assurent cependant que la présence d’une baleine dans des eaux de moins de 50 mètres prouve que «le risque n’est pas zéro».

«Il y a des baleines qui peuvent parcourir jusqu’à 50 km dans une journée. Dans certaines portions des côtes canadienne­s, la distance n’est pas très grande entre les eaux de 50 mètres et de 37 mètres de profondeur», affirme Jean Landry, directeur général de la gestion des ressources halieutiqu­es au MPO.

Les nouvelles données du MPO ont été présentées dans le cadre d’un point de presse sur les réunions de la semaine dernière du Comité national d’examen par les pairs sur les mammifères marins.

Une quarantain­e de scientifiq­ues du gouverneme­nt fédéral, du monde académique et de l’industrie se sont réunis à Montréal pour une mise à jour des connaissan­ces canadienne­s sur la baleine noire. Ils ont analysé 17 documents scientifiq­ues et se sont attaqués à une vingtaine de questions concernant l’espèce en voie de disparitio­n. ■

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La première détection de baleine noire dans le golfe du Saint-Laurent en 2018 a eu lieu à la fin avril, selon les outils de détection acoustique­s, tandis que les premières observatio­ns aériennes ont seulement eu lieu à la mi-mai. - Archives
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