Migrations: les conservateurs persistent malgré les inexactitudes
Les conservateurs continuent de s'opposer au Pacte mondial pour les migrations des Nations Unies même si l'un de leurs ex-collègues a souligné publiquement une inexactitude dans leur position.
Le chef conservateur Andrew Scheer a tenté sans succès, mercredi, d'obtenir le consentement unanime de la Chambre des communes sur une motion contre cette entente.
L'ex-ministre de l'Immigration, Chris Alexander, a indiqué par l'entremise de Twitter mardi soir que la déclaration du chef conservateur Andrew Scheer contenait une erreur factuelle.
Le chef conservateur Andrew Scheer s'oppose fermement à l'accord, arguant qu'il donnerait une influence aux entités étrangères sur le système d'immigration du Canada et influencerait la couverture médiatique des questions d'immigration.
Selon M. Alexander, le pacte est une déclaration politique et non un traité. Par conséquent, il n'aura aucun impact sur la souveraineté du Canada pour la gestion de son système d'immigration.
C'est son point de vue, a fait valoir la députée Lisa Raitt en ajoutant que les parlementaires n'avaient pas l'heure juste sur les implications de la signature de ce pacte parce que cette question n'a pas été débattue à la Chambre des communes.
Le pacte de l'ONU est «le premier pas vers une obligation», selon le député Gérard Deltell. Il a ajouté que le principe du multilatéralisme «demande à la presse de s'orienter». Justin Trudeau a accusé la veille Andrew Scheer d'avoir utilisé les «points de discussion de Rebel Media», un site web controversé d'actualités lié à la droite alternative – l'alt-right.
En août 2017, le chef conservateur a annoncé qu'il n'accorderait plus d'entrevue à Rebel Media, qui avait été fortement critiqué pour sa couverture sympathique de suprémacistes blancs lors d'une manifestation meurtrière à Charlottesville, en Virginie, jusqu'à ce que celle-ci change de direction éditoriale.
La critique du pacte des Nations unies sur les migrations d'Andrew Scheer est semblable à celle de Rebel Media, qui a qualifié l'accord de moyen pour normaliser la migration de masse et faire taire les critiques des médias.
Le Pacte mondial pour les migrations devrait devenir le premier accord, négocié entre gouvernements aux termes de l'ONU, à couvrir toutes les dimensions des migrations internationales. Il vise à améliorer la coopération entre les pays et doit être signé par plusieurs pays la semaine prochaine au Maroc.
Le ministre canadien de l'Immigration, Ahmed Hussen, doit apposer sa signature au nom du Canada. ■