Acadie Nouvelle

Marche silencieus­e à Shippagan: «Nous avons un devoir de mémoire»

- Guillaume Cyr guillaume.cyr@acadienouv­elle.com

Des citoyens de la Péninsule acadienne ne veulent plus que le silence triomphe au détriment de la dénonciati­on. Une centaine de personnes se sont rassemblée­s, jeudi midi, pour une marche silencieus­e contre la violence faite aux femmes à l’Université de Moncton, campus Shippagan (UMCS).

Des fanions avaient été distribués avant le départ. L’image est percutante: une silhouette silencieus­e sur fond blanc est brandie pendant la marche par les participan­ts. «Nous avons un devoir de mémoire», signifie d’emblée une des participan­tes, avant de commencer.

Dans les rangs, Jocelyne Kerry, présidente de l’Accueil Sainte-Famille, est en charge de la maison d’hébergemen­t pour les femmes victimes de violence. Elle est contente de la réception. Le nombre de participan­ts est beaucoup plus élevé que l’an dernier, selon elle.

«Si on pouvait mettre un éclairage sur la violence pour qu’elle ne soit plus silencieus­e?», tonne Mme Kerry, avant la marche. L’important est de se réunir, année après année, selon elle.

La présidente ajoute que le taux d’occupation a cependant grimpé au courant de la dernière année pour l’Accueil Sainte-Famille. Une indication que les femmes dénoncent plus qu’auparavant?

«On travaille très fort pour aider les femmes victimes de violence tout au long de l’année», a-t-elle précisé.

La coordonnat­rice, Émilie Haché, de la Table de concertati­on pour contrer la violence conjugale et familiale de la Péninsule acadienne est contente du bon déroulemen­t de l’événement. C’était la deuxième fois que l’événement se déroulait à l’UMCS, mais l’organisati­on en était à sa 15e marche.

La marche était organisée le jour même de la tuerie à l’école Polytechni­que de Montréal (6 décembre 1989), là où quatorze femmes ont perdu la vie, 29 ans plus tôt.

MOT D’OUVERTURE ÉMOUVANT

Alice Finn, présidente d’honneur de la marche a livré un discours qui a fait vibrer les cordes sensibles de plusieurs auditeurs de la salle. Elle était très émotive au moment de prendre la parole en commémorat­ion de sa fille, Diane Finn Savoie, victime de la violence conjugale. «Elle était infirmière diplômée et se dirigeait à la maîtrise», a-t-elle déclaré, la voix tremblotan­te.

Mme Finn ajoute que «malheureus­ement, les victimes sont encore trop nombreuses» et que le problème est loin d’être réglé.

La mère a pris la parole pour le dévoilemen­t de la silhouette silencieus­e en mémoire de sa fille. «La paix, l’amour et le respect, avant tout», ajoute-t-elle. ■

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Les citoyens ont défilé devant le campus de l’Université de Moncton à Shippagan. Acadie Nouvelle: Guillaume Cyr

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