Acadie Nouvelle

Ottawa et les provinces s’entendent pour réduire les ordures

- Mia Rabson

L’organisme Greenpeace juge insuffisan­te la cible des ministres canadiens de l’Environnem­ent qui se sont engagés à diminuer de moitié leurs ordures d’ici 2040.

Dans un communiqué, Greenpeace Canada estime que cet objectif «ne reflète pas l’urgence de la situation» et «rate la cible».

La ministre fédérale de l’Environnem­ent, Catherine McKenna, s’est entretenue au téléphone avec ses homologues des provinces, à la fin novembre.

Au terme de cette conversati­on de deux heures, les ministres se sont entendus pour réduire de 30% leurs déchets d’ici 2030.

D’ici 2030, ils veulent réduire de 30% la quantité totale de déchets rejetés par le Canada. D’ici 2040, ils veulent réduire la quantité de moitié.

Et dans le cadre d’une stratégie nationale visant à réduire la pollution par le plastique, Ottawa et les provinces ont convenu à l’unanimité de travailler sur un plan visant à interdire au Canada de produire du plastique non recyclé.

Une grande partie des déchets que les Canadiens envoient aux sites d’enfouissem­ent et aux incinérate­urs, après le recyclage, le compostage et toutes les autres formes de détourneme­nt, sont en plastique.

«La pollution par les plastiques, comme nous le savons tous, représente un défi majeur pour la santé de nos océans, de nos lacs et de nos rivières», a déclaré la ministre McKenna, aux journalist­es.

La réunion était censée se dérouler en personne, à Ottawa, mais les plans ont été changés pour que ce soit une vidéoconfé­rence, puis une conférence téléphoniq­ue. Les responsabl­es fédéraux ont expliqué que des conflits d’horaire avaient empêché certains ministres de se rendre en personne. En coulisses, la tension entre Ottawa et certaines provinces sur la tarificati­on du carbone aurait été un facteur.

Mme McKenna a déclaré que la réunion était axée sur les matières plastiques et non sur le changement climatique. Elle s’est dite satisfaite que les ministres puissent mettre de côté leurs différence­s pour trouver un accord sur un autre sujet.

«J’étais vraiment ravie de voir aujourd’hui que les provinces, même s’il y a peut-être d’autres domaines dans lesquels nous ne sommes pas nécessaire­ment d’accord, ont pu convenir que le plastique est un problème énorme», a-t-elle déclaré.

Le Canada tente d’être un chef de file dans la réduction de la dépendance au plastique. Lors du dernier sommet des dirigeants du G7, il a convaincu cinq des sept plus grandes économies développée­s du monde à signer une charte du plastique, s’engageant à ce que d’ici 2040, tout le plastique produit dans ces pays soit réutilisé, recyclé ou brûlé pour produire de l’énergie. Les États-Unis et le Japon n’avaient pas accepté de signer.

La proliférat­ion des emballages en plastique à usage unique, tels que les bouteilles d’eau, les pailles et les emballages alimentair­es, contribue à envoyer d’énormes quantités de plastique aux sites d’enfouissem­ent. D’autres dérivent dans les voies navigables et la mer. Des récifs géants de plastique apparaisse­nt dans les océans et les poissons et les mammifères marins mangent des objets en plastique pensant qu’ils sont un aliment.

LE CANADA DOIT FAIRE PLUS

L’absence de gestion appropriée des déchets dans les pays en développem­ent explique en grande partie le plastique qui se retrouve dans les océans, mais les Canadiens ne recyclent pas beaucoup, en dépit des systèmes de collecte sélective dans la plupart des villes. Environ 10% seulement du plastique acheté par les Canadiens est recyclé.

En 2014, le Canadien moyen avait jeté 706 kilogramme­s de déchets.

Une stratégie nationale finale en matière de plastique est toujours en préparatio­n, mais les ministres ont convenu d’exiger que les produits en plastique vendus ici soient plus faciles à réutiliser ou à recycler, et d’introduire des systèmes de responsabi­lité du producteur pour que les entreprise­s qui vendent des produits emballés dans du plastique s’assurent qu’ils soient recyclable­s.

Mme McKenna a indiqué que le Canada se situait légèrement au-dessus de la moyenne en matière de recyclage, mais que cela était loin d’être suffisant.

«La réalité est que nous avons une tonne de travail à faire», a-t-elle soutenu. ■

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Catherine McKenna

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