Crise des poubelles: Fredericton suit le dossier de très près
Le ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux suit de très près la crise des poubelles dans la Péninsule acadienne. Il invite les maires et les membres des DSL de la Commission des services régionaux de la Péninsule acadienne à trouver rapidement un terrain d’entente. Sinon, il n’écarte pas la possibilité d’intervenir.
L’ébauche du budget 2019 de l’organisation, évaluée à quelque 6,6 millions $, a été rejetée le 29 novembre, à Caraquet. La raison principale de ce refus concerne la hausse de 47% des soumissions dans les appels d’offres pour la collecte des déchets dans six des onze zones de la région.
Tracadie, dont l’assiette fiscale de plus de 1 milliard $ lui donne un droit de veto dans tout vote touchant le côté financier de la CSR-PA, et trois représentants de DSL se sont opposés aux prévisions budgétaires, contre 12 élus en faveur.
La direction de la CSR-PA a maintenant moins de deux mois pour trouver une solution à la crise.
«Nous surveillons le processus budgétaire attentivement et sommes prêts à offrir toute aide nécessaire pour résoudre l’impasse», a laissé savoir le responsable des communications au ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux, Anthony Doiron.
«Mais un budget doit être adopté. C’est pourquoi nous encourageons fortement les membres du conseil d’administration de la CSR-PA à trouver un terrain d’entente en vue d’adopter un budget. Il existe des dispositions dans la Loi sur les prestations de services régionaux qui devront être considérées si la CSR-PA est incapable d’accomplir ses fonctions, ce qui requiert qu’un budget soit adopté», a-t-il tenu à préciser.
Parmi les options à considérer, le ministère peut placer sous sa tutelle une commission des services régionaux qui n’aurait pas adopté un budget en bonne et due forme pour la prochaine année.
Concernant la situation des déchets, le Village de Bertrand a déjà indiqué qu’il comptait, avec l’aide des autres municipalités du Grand Caraquet, lancer son propre service. Par contre, les DSL du territoire ne seraient pas desservis.
Des rencontres informelles ont également eu lieu au cours des derniers jours au sein de la CSR-PA afin de plancher sur une solution qui permettrait de dénouer l’impasse.
En refusant l’énoncé budgétaire, les membres votants de la Commission ont également mis de côté deux recommandations du comité de gestion des déchets. La première était d’accepter les soumissions proposées malgré la hausse. La deuxième proposait d’étudier la possibilité que la CSR-PA puisse lancer son propre service de collectes des ordures, à un coût de départ de 1,3 million $.
Il s’avère impossible de retourner en appels d’offres avec de nouvelles conditions, a expliqué la directrice générale Mélanie Thibodeau, car les éléments substantifs à changer ne sont pas assez importants, selon la loi.
Le sujet des poubelles crée depuis deux mois de profondes divisions autour de la table des élus et des membres des DSL. ■