Acadie Nouvelle

Migrations: le pacte ne menace pas la souveraine­té, martèle Chrystia Freeland

- Mélanie Marquis

La ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland nie catégoriqu­ement que le pacte des Nations unies sur les migrations constitue une menace à la souveraine­té du pays.

«C'est absolument faux. C'est un pacte qui n'est pas un traité internatio­nal. Ce n'est pas un pacte qui limite la souveraine­té du Canada», a-t-elle tranché depuis Berlin, vendredi.

L'intégrité territoria­le du Canada demeurera «exactement celle qu'elle était avant» la signature du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, a-t-elle insisté.

«Le Canada est très fier de signer le pacte mondial sur les migrations», car il n'est pas de ces pays «qui croit que c'est le moment de fermer la porte», a souligné la ministre Freeland.

La plupart des États membres des Nations unies signeront le document lors d'une conférence qui se tient à Marrakech les 10 et 11 décembre.

Une dizaine de pays ont toutefois choisi de rejeter, dont les États-Unis, l'Australie et plusieurs pays d'Europe centrale comme la Hongrie, la Pologne ou la République tchèque.

Ces nations ont entre autres argué que le pacte pourrait encourager l'immigratio­n illégale et empiéter sur leur souveraine­té.

SCHEER CONTRE LE PACTE

Le chef du Parti conservate­ur, Andrew Scheer, a repris à son compte l'argument de l'intégrité territoria­le en annonçant cette semaine qu'il s'opposait à ce qu'Ottawa signe le pacte.

«Les Canadiens veulent que le gouverneme­nt et non pas des entités étrangères ait le contrôle du système d'immigratio­n», a-t-il pesté mardi à la Chambre des communes.

Le premier ministre Justin Trudeau, à qui il s'adressait, l'a accusé de relayer le «discours de Rebel Media», un site web d'actualités

Chrystia Freeland lié à la droite alternativ­e (l'«alt-right»).

Sa ministre des Affaires étrangères n'est pas allée aussi loin, vendredi, mais elle a invité les opposants au pacte à ne pas verser dans la désinforma­tion.

«Tout le monde peut faire des arguments, c'est normal au niveau politique, mais c'est important aussi de dire la vérité et de parler des faits», a-t-elle fait valoir.

La justificat­ion mise de l'avant par Andrew Scheer lui a valu une rebuffade de la part de son ancien collègue Chris Alexander.

Déclarer que l'accord pourrait porter atteinte à la souveraine­té canadienne est «factuellem­ent incorrect», a écrit sur Twitter l'ex-ministre de l'Immigratio­n.

Le préambule du pacte, qui contient 23 objectifs et recommanda­tions, précise que l'accord «établit un cadre de coopératio­n juridiquem­ent non contraigna­nt».

Il «favorise la coopératio­n internatio­nale (...) sachant qu'aucun État ne peut gérer seul la question des migrations, et respecte la souveraine­té des États (...)», peut-on y lire.

Le premier chef de parti fédéral à avoir signifié son opposition au pacte onusien est Maxime Bernier, du Parti populaire du Canada.

En entrevue à Radio-Canada, cette semaine, Chris Alexander a suggéré que son parti s'est laissé influencer par le Beauceron, «qui est absolument hors de contrôle sur cette question».

Il a accusé Maxime Bernier de «profiter d'une polarisati­on mondiale qui n'a pas sa place au Canada». ■

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