LES TÊTES DIRIGEANTES VISÉES
Des policiers de l’Escouade nationale de répression du crime organisé (ENRCO) ont mené tôt, mercredi matin, plusieurs perquisitions dans des commerces et des résidences situés dans différentes régions du NouveauBrunswick et du Québec.
Cette frappe policière visait à neutraliser les activités criminelles de présumés trafiquants de stupéfiants qui seraient principalement actifs dans les régions du grand Montréal, du centre du Québec, du BasSaint-Laurent et de la Gaspésie, de même qu’aux Îles-de-la-Madeleine et au NouveauBrunswick.
Selon la police, le réseau serait directement relié à des membres influents des Hells Angels.
Deux perquisitions ont eu lieu du côté d’Edmundston, soit une sur la rue Bellevue et une autre qui s’est déroulée sur le chemin Baisley, dans le secteur du DSL de SaintJacques.
Selon des informations obtenues par l’Acadie Nouvelle auprès de différentes sources policières, les résidences de Daniel Beaulieu et d’Éric Blanchette ont été ciblées par les policiers.
Ces derniers seraient des membres actifs oeuvrant au sein des Hells Angels et de leurs clubs-écoles au Nouveau-Brunswick.
Le directeur de la Force policière d’Edmundston, Alain Lang, a indiqué que le corps policier a prêté assistance aux représentants de l’ENRCO qui ont mené les opérations sur son territoire.
Les noms de Yannick Blanchette et de Kaven Langlois ont également été mentionnés dans le cadre de la frappe policière, selon ce que rapporte le quotidien montréalais La Presse.
«Daniel Beaulieu est le plus important des quatre dans la hiérarchie de l’organisation. Il est membre des Hells Angels et l’un des fondateurs de la récente section du NouveauBrunswick, parrainée par des motards du Québec», peut-on lire sur le site web de La Presse.
«Les jumeaux Blanchette, des anciens Dark Souls, ont peu à peu gravi les échelons de l’organisation. L’un des deux serait actuellement membre des Red Devils du NouveauBrunswick. Les frères avaient été arrêtés pour trafic de cocaïne en République dominicaine en 2012.»
Kaven Langlois «était prospect des Hells Angels avant d’être arrêté dans l’opération SharQc en avril 2009. (…) Par la suite, il a fait partie d’au moins deux chapitres des Red Devils avant d’aboutir dans celui du Nouveau-Brunswick.»
PLUSIEURS OPÉRATIONS
Dans la foulée de cette vaste série de perquisitions menée en sol néo-brunswickois, la Sûreté du Québec a également dirigé une opération policière de moindre envergure qui s’est déroulée simultanément sur le chemin Ringuette, à Sainte-Anne-de-Madawaska.
Un véhicule de la GRC ainsi que deux voitures non identifiées immatriculées au Québec ont été aperçus aux abords de la résidence visée lors du passage de l’Acadie Nouvelle.
Celle-ci est la propriété d’une avocate d’Edmundston, Me Sarah Martin, et de son conjoint, Tony Lajoie, un sympathisant des Hells Angels qui serait sur le point de gravir les échelons de la hiérarchie et qui s’affiche clairement sur les médias sociaux aux couleurs des Red Devils et des Darksiders, des clubs affiliés aux «Anges de l’enfer».
Loin de se limiter à la région du Madawaska, le travail policier a également mené à une perquisition qui a été effectuée mercredi matin, sur la rue Jordan, à Moncton.
Puisque l’opération policière à cet endroit était elle aussi dirigée par la SQ, la GRC du Nouveau-Brunswick n’a pu révéler de détails concernant cette intervention qui s’est déroulée sur son propre territoire.
AUCUNE ARRESTATION
Selon nos informations, aucune arrestation n’a été effectuée lors de ces perquisitions menées dans les deux provinces voisines.
En fait, depuis quelques mois, les policiers de la SQ et de la GRC préfèrent attendre le plus possible avant de déposer des accusations lors de perquisitions. Ceci permet d’éviter que des procès soient annulés en vertu du nouvel arrêt Jordan de la Cour suprême, qui prescrit le délai raisonnable lors duquel un accusé doit subir son procès au Canada.
Les perquisitions menées mercredi matin au Nouveau-Brunswick et au Québec ont impliqué le travail de plus de 150 policiers.
Avec des extraits de La Presse canadienne et la collaboration du journaliste Gilles Fournier