CARAQUET EST UNE ÎLE GRECQUE!
D’abord les bons coups! Félicitations et merci à l’Acadie Nouvelle et à Radio-Canada pour le mot du jour Antidote et les capsules linguistiques de Guy Bertrand. Cela montre qu’il est possible d’évoluer, dans le sens noble du terme.
Ensuite, bénie soit ma thermopompe. Dans ce domaine également, les choses ont évolué. Ma petite Fujitsu est parfaite et je lui fais le salut au soleil tous les matins.
Je disais à T. un jour que Caraquet, c’était mon île grecque. Jusqu’à présent je ne me suis pas trompée. Cela comporte quand même des défis, mais quelle île n’en présente pas? Et puis, encore-là, c’est ne pas compter sur l’évolution, autant des technologies que des moeurs. Le dehors et le dedans. Voilà où j’en suis. Le dehors et le dedans c’est aussi le titre du seul livre de poésie du grand écrivainvoyageur suisse Nicolas Bouvier. Son Usage du monde et sa Chronique japonaise sont des livres faits pour l’hiver. Après, on se laisse aller à son ami et complice franco-algérien Gilles Lapouge, dont Le Bruit de la neige engorge le silence. Ce sont des livres qui laissent des marques.
Je viens de relire le paragraphe précédent en faisant un lapsus de lecture: ce sont des livres qui laissent des «masques» ai-je lu, et, à y penser, cela est vrai aussi. Qu’est-ce qu’un masque, sinon une armure, une protection!
Car, nous avons beau nous tenir chaque seconde devant la réalité ou la sollicitation du dehors, nous devons nous rendre à l’évidence que c’est le dedans qui crée le dehors. (Il faut également admirer le Québécois Louis Gauthier pour ses Voyage en Irlande avec un parapluie et Voyage au Portugal avec un Allemand, deux autres livres (oc) cultes de voyage.)
Oui, il existe une littérature suisse de langue française qui nous rejoint, nous, nordiques canadiens, dans le froid/l’effroi et la neige et... le voyage. Oui, le voyage aussi, c’est le dehors et le dedans, parfois fuite parfois tempête. J’en déduis que je vis à Caraquet comme en voyage. Et que Caraquet est bel/le et bien une île grecque!