Acadie Nouvelle

LES MOUCHES DU SYSTÈME DE JUSTICE

- MATHIEU ROY-COMEAU

Le silence des autorités autour de l’incident de la semaine dernière impliquant une automobili­ste et une arme à feu près de l’aéroport de Dieppe est un exemple parfait de la réticence presque maladive de la police à collaborer avec les journalist­es au Nouveau-Brunswick. Quatre jours après l’événement, les détails les plus élémentair­es étaient toujours inconnus en raison du refus des policiers de communique­r clairement avec les médias.

N’importe quel reporter vous le dira, il est beaucoup plus difficile d’obtenir des informatio­ns de base de la part des corps policiers au Nouveau-Brunswick qu’ailleurs au pays.

La raison qui nous est le plus souvent donnée, c’est que la police ne veut pas nuire à ses enquêtes en répondant aux questions des journalist­es. Cette excuse ne tient évidemment pas la route puisque les policiers d’ailleurs semblent tout à fait capables de faire enquête tout en communiqua­nt avec le public.

Le manque de transparen­ce dans le système de justice au Nouveau-Brunswick ne s’arrête cependant pas aux corps policiers. L’opacité des tribunaux est elle aussi notoire.

Si aux États-Unis les caméras de télévision sont directemen­t dans les salles de cours, au Nouveau-Brunswick, les journalist­es ne peuvent même pas faire d’entrevue dans les corridors et se retrouvent à faire le pied de cru à l’extérieur des palais de justice, beau temps, mauvais temps.

Il est également à peu près impossible d’obtenir les commentair­es d’un procureur de la Couronne dans la province. Pourtant, au Québec, ces représenta­nts du ministère public s’adressent couramment aux reporters.

On associe parfois la soif des médias pour les faits divers à une espèce de curiosité malsaine. Pourtant, pour que le public fasse confiance au système de justice, celui-ci doit opérer au grand jour. La transparen­ce est l’un des piliers d’un système judiciaire juste et équitable. Les journalist­es ne sont pas des mouches qui tournent autour du visage des policiers et des avocats dans le simple but de les importuner, mais plutôt des partenaire­s essentiels dans une démocratie en santé. Il faudrait s’en souvenir.

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