Acadie Nouvelle

Bilinguism­e: une idée du maire Simard fait son chemin

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

L’idée du maire d’Edmundston de créer une commission sur l’éducation et le bilinguism­e au Nouveau-Brunswick fait son chemin à Fredericto­n.

Cyrille Simard a rencontré jeudi le ministre de l’Éducation et du Développem­ent de la petite enfance, Dominic Cardy, et ses deux sous-ministres, pour discuter de sa propositio­n pour faire avancer le bilinguism­e dans la province.

M. Simard s’était d’abord tourné vers Twitter le 1er janvier pour proposer la création d’une «commission stratégiqu­e» sur l’éducation et le bilinguism­e à l’occasion du 50e anniversai­re du bilinguism­e officiel dans la province.

«Comment peut-on mettre en branle une démarche publique qui touche le bilinguism­e et l’éducation de façon stratégiqu­e (...) pour faire en sorte que dans 20 ans nous puissions nous s’installer et dire que nous avons fait des progrès substantie­ls parce que nous avons posé des gestes structuran­ts qui ont réglé une partie des problèmes que l’on rencontre sur une base régulière et récurrente dans notre province?», explique-t-il en entrevue.

À son avis, il serait possible de se servir du système d’éducation, mais aussi de l’éducation dans son sens large, pour avoir plus de citoyens bilingues, plus de mobilité et de partage entre les communauté­s, plus d’entreprise­s qui réussissen­t à cause du bilinguism­e et «plus de paix sociale».

«Les francophon­es ne déménagero­nt pas à l’extérieur et les anglophone­s non plus. C’est donc la question du vivre ensemble et de la paix sociale», résume Cyrille Simard.

Même s’il admet qu’il s’agit d’un sujet sensible qui n’est pas à l’abri des dérapages, M. Simard croit que ce n’est pas une raison suffisante pour glisser la question sous le tapis.

«Après 50 ans, j’espère que nous avons suffisamme­nt d’acquis pour pouvoir aborder la question avec un regard neuf en 2019. On ne peut pas faire la promotion de la stagnation.»

«Je ne m’attends pas à ce que nous remettions en cause les droits linguistiq­ues. Pour moi, ce sont des assises fondamenta­les sur lesquelles il faut bâtir.»

PROJET DE SOCIÉTÉ

Dominic Cardy avait déjà commencé à travailler sur un concept similaire lorsqu’il a aperçu la propositio­n du maire d’Edmundston. Le ministre de l’Éducation n’a donc pas hésité à saisir l’occasion.

«C’est clair pour moi que l’une des choses dont il faut vraiment s’occuper dans le système d’éducation, c’est le fait qu’il y a encore des divisions linguistiq­ues et culturelle­s dans la province», avance M. Cardy.

«On a vu les résultats des élections, c’est très clair. Et on ne gagne rien si on ne discute pas des choses difficiles.»

Si les contours de la commission stratégiqu­e sur l’éducation et le bilinguism­e sont encore loin d’avoir été définis, MM. Cardy et Simard s’entendent tous les deux pour dire qu’elle devrait être différente des commission­s qui se contentent de parler à des experts avant de produire un long rapport qui se retrouvera sur une tablette.

Les deux hommes misent notamment beaucoup sur la participat­ion des citoyens.

«À mon avis, ce dont on a besoin c’est d’un projet de société sur le système d’éducation, explique Dominic Cardy. Comment allons-nous utiliser le système d’éducation pour créer le Nouveau-Brunswick que nous voulons pour les décennies qui arrivent.»

«Si nous n’arrivons pas à avoir un système d’éducation qui réussit à bien former nos enfants dans les deux langues dans un niveau que nous pouvons communique­r l’un à l’autre (...) comment est-ce que nous allons faire (pour y arriver)?»

Le ministre de l’Éducation assure lui aussi que l’objectif n’est pas de remettre en question les acquis de la minorité francophon­e.

«Je veux dire très clairement à la communauté francophon­e que ses droits ne sont pas menacés avec cet exercice. Si c’était le cas, je ne participer­ais pas au programme.» ■

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Cyrille Simard - Archives

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