Les géants du numérique doivent faire leur part, selon Radio-Canada
Les entreprises numériques canadiennes et étrangères doivent contribuer à la création de la culture canadienne, comme le font déjà les entreprises de radiodiffusion traditionnelle.
C’est ce que réclame CBC/RadioCanada dans un mémoire remis au groupe d’experts du gouvernement du Canada chargé d’examiner la Loi sur la radiodiffusion, la Loi sur les télécommunications et la Loi sur la radiocommunication.
Radio-Canada demande à Ottawa de s’assurer que le diffuseur public «demeure fort pour soutenir la culture et la démocratie canadiennes dans l’univers numérique».
Selon le diffuseur, la domination croissante des géants du numérique menace d’étouffer l’expression des histoires locales, de même que l’information canadienne.
Radio-Canada souhaite notamment qu’on lui garantisse un niveau de financement «prévisible et à la hauteur de son rôle qui consiste à soutenir la culture et la démocratie».
Le diffuseur public note que la culture canadienne doit aujourd’hui rivaliser avec la concurrence planétaire livrée par des grandes entreprises comme Facebook, Amazon, Apple, Netflix, Google et YouTube.
«Ces entreprises profitent de l’appétit de leur bassin mondial d’abonnés pour inonder des marchés comme le Canada de contenu intéressant, mais qui n’en demeure pas moins étranger. Les récits et les expériences que nous partageons en tant que Canadiens risquent d’être noyés dans cet océan, tandis que l’ampleur de la concurrence n’a de cesse de pousser les coûts de production vers le haut», peut-on lire dans le mémoire.
Radio-Canada estime que les services de médias numériques devraient être assujettis à la Loi sur la radiodiffusion et ainsi contribuer à la production de contenu canadien.
«Cela consoliderait l’aide à la création de culture canadienne et garantirait des contributions équitables de tous les joueurs qui profitent actuellement de la consommation de contenu par les Canadiens.»
Le diffuseur note également que la production de contenu canadien n’est qu’un premier pas. Il faut également que les Canadiens sachent que ce contenu existe. Il demande donc que l’on exige que les plateformes en ligne et mobiles facilitent la découvrabilité du contenu canadien.
Le mémoire indique par ailleurs que la découvrabilité du contenu canadien devient encore plus impérative avec la généralisation des robots conversationnels comme Alexa d’Amazon et Google Home.
«En effet, si les robots ne sont pas tenus d’offrir des options canadiennes, il y a fort à craindre qu’ils ne proposent jamais de contenu canadien aux demandes vocales adressées par des utilisateurs canadiens et que les auditoires n’entendent jamais parler des contenus canadiens de choix qui sont pourtant accessibles sur ces plateformes», peut-on lire. ■